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O. Sholz chez V. Poutine : Le précédent yougoslave échaude le chef du Kremlin

Le président russe a évoqué le bombardement de la Yougoslavie par l'OTAN comme précédent dangereux dans l'histoire européenne. Le chancelier allemand a relativisé le parallèle en disant que le bombardement de Belgrade avait prévenu un génocide. «Ce qui se passe précisément dans le Donbass est un génocide», a déclaré Vladimir Poutine ce 15 février lors d'une conférence de presse conjointe avec Olaf Scholz.

Le président russe rebondissait alors aux propos du dirigeant allemand qui a justifié l’intervention controversée de l’OTAN en Yougoslavie. «En Yougoslavie, c’était une situation différente, il y avait une menace de génocide et il a fallu [intervenir]», a-t-il assuré.
L’échange de point de vue entre les deux dirigeants est survenu après la question d’une journaliste sur la possibilité d’une guerre en Europe. Le président russe avait alors évoqué le bombardement de la Yougoslavie par l’Alliance qu’il a considéré comme un précédent dangereux dans l’histoire du Vieux continent. «Nous avons été témoins d’une guerre en Europe déclenchée par l’OTAN contre la Yougoslavie. C’était une opération militaire majeure utilisant des bombes et des frappes de missiles sur une capitale européenne, Belgrade. C’était la même chose, mais sans sanctions de l’ONU. C’est un mauvais exemple, mais c’est arrivé», avait ajouté le chef de l’Etat russe sur ce sujet.
Cette rencontre entre le président russe et le chancelier allemand survient dans un contexte de tensions alimenté par les déclarations alarmistes de plusieurs pays occidentaux sur une présumée attaque de l’Ukraine par la Russie. Un projet maintes fois démenti par Moscou.
D’ailleurs, le ministère russe de la Défense vient d’annoncer que les troupes déployées sur son territoire près de la frontière avec l’Ukraine avaient commencé à regagner leurs garnisons. Le Kremlin a évoqué à cette occasion un «processus habituel» mettant fin, comme prévu, aux exercices militaires.
«Nous avons toujours dit qu’après l’achèvement des exercices, […] les troupes retourneraient dans leurs garnisons d’origine. C’est ce qui se passe là, c’est le processus habituel» a tenu à rappeler Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, aux journalistes.
Sur un autre plan, force est de souligner que les députés de la Douma, chambre basse du Parlement russe, ont voté en faveur d’une résolution appelant le Kremlin à reconnaître l’indépendance des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dans l’est de l’Ukraine. 351 députés ont soutenu cette initiative présentée par le Parti communiste. 16 députés ont voté contre, un s’est abstenu. «Je suis sûr que le peuple russe soutient aujourd’hui pleinement notre décret et est prêt à renoncer à plus que sa 13e paie», a déclaré Kazbek Taïssaïev, l’un des députés soutenant le texte.
Réagissant à l’initiative parlementaire, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a estimé qu’une reconnaissance des républiques autoproclamées reviendrait à une «agression sans armes». «Ce serait une atteinte à la souveraineté de l’Ukraine», a averti le chef de la diplomatie française devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

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