Le tout dans un contexte de pression maximale américaine imposée à Téhéran par la nouvelle administration Trump. Le nouveau président américain a écrit une lettre au Guide suprême iranien sur cette question lui demandant de parvenir à un accord. Sans accord, Trump laisse planer le doute sur une éventuelle opération militaire en Iran. La Chine et la Russie ont, eux, une autre approche.
En réponse aux allégations du président américain selon lesquelles des négociations sous conditions avec l’Iran sur son programme nucléaire étaient nécessaires, Massoud Pezeshkian a lancé à l’adresse de Trump: « Je ne viendrai pas du tout négocier avec vous. Faites ce que vous voulez. » Il a évoqué l’insulte de D. Trump envers le président ukrainien, en déclarant : « On a honte de la façon dont il a traité Zelensky. Il est inacceptable qu’ils nous disent : ‘Nous vous donnons des ordres et nous vous dictons ce que vous devez faire et ce que vous ne devez pas faire, faute de quoi nous intervenons militairement’. »
« Nous devons avoir des relations avec le monde, (…) mais nous ne sommes pas censés nous incliner devant qui que ce soit en signe d’humiliation », a-t-il poursuivi.
L’Ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, avait déjà déclaré samedi que Téhéran ne se laisserait pas forcer la main pour entamer des négociations. D. Trump a rétabli la campagne de « pression maximale » qu’il avait appliquée lors de son premier mandat présidentiel « pour isoler l’Iran de l’économie mondiale et faire chuter ses exportations de pétrole vers zéro ».
Alliance stratégique
Dans le cadre de l’exercice naval conjoint Ceinture de sécurité-2025, des flottilles de navires militaires russes et chinois ont été déployées dans les eaux territoriales iraniennes au nord de l’océan Indien. Cet exercice de grande envergure, qui verra la participation de diverses divisions des trois puissances, est une illustration de la coopération stratégique entre la Russie, la Chine et l’Iran dans le cadre d’une initiative de sécurité régionale.
Cet événement, d’une importance majeure, a été observé lundi avec l’amarrage, au port de Chabahar dans le sud-est de l’Iran, de plusieurs navires de guerre et d’un pétrolier. Les corvettes russes Rezkiy et Geroy Rossiyskoy Federatsii Aldar Tsydenzhapov, ainsi que le pétrolier Pechenga de la flotte du Pacifique, ont rejoint le destroyer chinois Baotou et le navire ravitailleur Gaoyouhu, marquant une étape significative dans les interactions internationales de la région.
À leur arrivée, les bâtiments ont été accueillis par les commandants et les responsables de la marine de la République islamique d’Iran et de la marine du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI).
La présence de représentants de plusieurs autres pays, notamment l’Azerbaïdjan, l’Irak, le Kazakhstan, Oman, le Pakistan, le Qatar, l’Afrique du Sud, le Sri Lanka et les Émirats arabes unis, était aussi visble dans la ville portuaire océanique iranienne afin de prendre part aux exercices militaires en qualité d’observateurs. La phase principale des exercices militaires navals a débuté mardi 11 mars.
Les frégates Jamaran et Alvand, la corvette Bayandor, le navire d’attaque rapide Neyzeh ainsi que les navires auxiliaires Ganaveh, Nayband et Bahregan de la marine iranienne participeront à l’exercice. La corvette lance-missiles Chahid Sayyad Shirazi de la marine du CGRI, le navire d’attaque rapide Shahid Rouhi et le navire de ravitaillement offshore Shahid Mahmoudi seront également présents.
Le chef adjoint des opérations de la marine iranienne, le contre-amiral Mostafa Tajeddini, a déclaré que l’objectif principal de ces exercices est de renforcer la sécurité maritime à la pointe nord de l’océan Indien et d’accroître les interactions maritimes tripartites entre l’Iran, la Russie et la Chine afin d’élever le niveau de coopération, de formation professionnelle et de transfert d’expérience. Il a noté que les exercices maritimes conjoints comprendront divers scénarios comme une opération de sauvetage simulée, un VBSS (visite, embarquement, recherche et saisie), un exercice d’incendie, une opération héliportée et de nombreux autres exercices.
Il a aussi a indiqué qu’un défilé naval sera organisé après l’opération de sauvetage simulée. Le haut commandant a déclaré qu’une séance de débriefing et une analyse détaillée de l’exercice naval conjoint auront lieu à la fin des exercices.
L’exercice Ceinture de sécurité-2025 sera le cinquième exercice naval conjoint Chine-Iran-Russie depuis 2019. Comme l’a annoncé le ministère chinois de la Défense, l’exercice militaire a pour objectif de « renforcer la confiance militaire et la coopération pratique entre les forces armées ». Il comprendra des frappes simulées sur des cibles maritimes, des opérations de reconnaissance, de recherche et de saisie, ainsi que des exercices de recherche et de sauvetage.
Les forces navales iraniennes et leurs homologues chinois et russes ont organisé plusieurs exercices militaires ces dernières années pour renforcer la sécurité et la stabilité du commerce maritime international. Ils ont également participé à des efforts conjoints visant à lutter contre la piraterie et le terrorisme maritimes, en échangeant des informations sur les opérations de sauvetage et de secours navales ainsi qu’en partageant des expériences opérationnelles et tactiques.
Ces manœuvres sont le symbole d’une alliance stratégique croissante entre les trois nations et dont l’objectif est de contrer l’hégémonie américaine et de défier l’ordre mondial dominé par les puissances occidentales.