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Nouvelle barrière entre Nador et Melilla : Le Maroc à l’œuvre…

A l’heure où le verrouillage de la frontière Nord se renforce, l’objectif étant de rendre impossible l’accès illégal aux enclave marocaines sous occupation espagnole, les départs vers les iles Canaries se multiplient à partir de la région du Souss Massa.
Nouvelle barrière entre Nador et Melilla

Le Maroc qui s’est toujours défendu d’avoir enfilé le rôle de « gendarme de l’Europe » mobilise pelleteuses et niveleuses dans le nord. Il y construit une section d’une nouvelle barrière près de Barrio Chino, au niveau de la clôture frontalière avec Melilla. Le projet concerne la zone à partir de laquelle près de 2 000 migrants ont tenté de traverser, le 24 juin 2022, la frontière desservant la ville spoliée.

Citant une source sécuritaire, EFE a rapporté qu’il s’agissait d’« une clôture verte qui longe un tronçon de la frontière près du poste, vers la ville de Nador, en parallèle des clôtures érigées par l’Espagne, la plus haute étant de 10 mètres, et celle relevée auparavant par le Maroc ». La même source ajoute que l’ancienne clôture marocaine, surmontée de barbelés, est endommagée depuis le drame du 24 juin 2022, d’où le recours par le Maroc à la mise en place de cette clôture supplémentaire.

Le bilan officiel retient que les violences ont fait 23 morts et 77 autres blessés parmi les migrants, ainsi que 140 autres blessés au sein des membres des autorités marocaines. Mais au Maroc, des ONG estiment que le nombre de décès serait plus élevé, sans compter les disparus.

Mais si le Maroc tente de verrouiller cette zone, il y a lieu de rappeler que plusieurs centaines de migrants, dont des Marocains, optent pour la voie la plus dangereuse pour rejoindre l’eldorado européen, via les Canaries, à savoir l’Atlantique. Les points de départ se situent non seulement au niveau des provinces sahariennes, mais aussi et surtout à partir des plages du Souss-Massa. Ces derniers jours, le sort d’une cinquantaine de « harragas » marocains portés disparus depuis plusieurs jours au large du sud du Maroc, inquiète… Il s’agit de 51 personnes, jeunes et moins jeunes des deux sexes qui « étaient censés prendre une embarcation de migration clandestine au large d’Agadir à destination des îles Canaries le dimanche 11 juin à l’aube, d’après les informations dont nous disposons », apprend-on auprès des familles éplorées. Ces dernières exigent que toute la lumière soit faite sur leur disparition. « Une cinquantaine de personnes volatilisées comme ça, c’est un cimetière qui disparaît », rappelle une maman ayant fait le déplacement à Agadir pour avoir des nouvelles des siens. L’AFP confirme que les autorités n’ont pas souhaité répondre à ses sollicitations.

Le black-out observé localement est confronté à une surmédiatisation au niveau des Canaries. Helena Maleno, activiste de l’ONG espagnole Caminando Fronteras, avait indiqué il y a quelques jours, dans un tweet, que « 58 personnes, dont 21 femmes et un bébé, étaient sur le point de mourir en raison du naufrage du bateau pneumatique à bord duquel elles se dirigeaient vers Las Palmas », capitale d’une des îles Canaries. Ce drame ne semble pas lié – en l’absence de toute information officielle – au naufrage d’une embarcation de migrants à environ 160 km des côtes de l’île de Grande Canarie, qui a fait au moins deux morts selon les sauveteurs espagnols. D’après Caminando Fronteras – dont les bilans se basent notamment sur les témoignages des migrants ou leurs familles – 39 personnes au total, dont quatre femmes et un bébé, ont péri dans ce naufrage.

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