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Normalisation entre Riyad et Damas : Une nouvelle ère…

Syrie et Arabie saoudite se sont accordées sur la réouverture de leurs ambassades respectives après des années de rupture, ont fait savoir trois sources proches du dossier, rapporte Reuters.
Normalisation entre Riyad et Damas

Les contacts entre Riyad et Damas se sont intensifiés à la suite de l’accord historique conclu au début du mois visant à rétablir les liens entre l’Arabie saoudite et l’Iran, a déclaré une source proche de la Syrie.

Le rétablissement des liens entre Riyad et Damas constituerait le développement le plus marquant à ce jour des efforts déployés par les États arabes pour normaliser leurs relations avec la Syrie, dont le régime a été ostracisé par de nombreux États occidentaux et arabes après le début des évènements en Syrie en 2011.

Les gouvernements saoudiens et syriens sont « en train de préparer la réouverture des ambassades après l’Aïd el-Fitr », la fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois de ramadan, a indiqué une deuxième source proche de Damas à Reuters.

Cette décision est le résultat des discussions menées en Arabie saoudite par de hauts responsables des services de renseignement syriens qui sont restés plusieurs jours à Riyad, d’après une des sources et un diplomate du Golfe. Selon ce dernier, les discussions entre Damas et Riyad pourraient ouvrir la voie à un vote pour lever l’exclusion de la Syrie de la Ligue arabe, décidée en 2011, lors de son prochain sommet qui se tiendra en Arabie saoudite en avril prochain.

Le bureau de presse du gouvernement saoudien, le ministère saoudien des Affaires étrangères et le gouvernement syrien n’ont pas répondu à une demande de commentaires, selon Reuters. Les sources qui se sont exprimées sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité du sujet indiquent que les Etats-Unis se sont opposés aux initiatives des pays de la région visant à normaliser les relations avec la Syrie.

Les Emirats arabes unis, allié stratégique de Washington, ont été l’un des premiers à normaliser leurs relations avec Damas. Ils ont rouvert leur ambassade à Damas en 2018, au motif que les pays arabes doivent être davantage mobilisés dans la résolution du conflit syrien. Le président syrien s’est récemment rendu à Abou Dhabi avec sa femme.

A noter aussi que les ministres iranien et saoudien des Affaires étrangères se sont entretenus par téléphone pour marquer le début du mois de Ramadan, assurant qu’ils se verraient « bientôt » pour entériner un accord de réconciliation historique, a fait savoir ce jeudi 23 mars Riyad. Fayçal ben Farhane Al Saoud, a appelé son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian et les deux ont « échangé des félicitations à l’occasion du mois sacré du Ramadan », qui commence jeudi dans les deux pays, a indiqué le ministère saoudien dans un communiqué publié sur Twitter. « Les deux ministres ont convenu d’organiser prochainement une réunion bilatérale afin d’ouvrir la voie à la réouverture des ambassades et des consulats » dans les pays, indique encore le communiqué, cité par l’AFP. Cette entrevue constitue la prochaine étape dans le rétablissement des relations entre les deux pays, annoncée le 10 mars et facilitée par la Chine.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont rompu leurs liens en 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique à la suite de l’exécution par Riyad d’un célèbre religieux ayant appelé à des réformes politiques dans le royaume.

L’accord entre les deux puissances rivales du Moyen-Orient prévoit notamment la réouverture mutuelle des ambassades, ainsi qu’un engagement de chacun à respecter la souveraineté de l’autre et à ne pas s’immiscer dans les « affaires intérieures ». Il prescrit également la mise en œuvre d’accords de sécurité et de coopération économique signés il y a plus de 20 ans.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a en outre reçu dimanche une invitation du roi Salmane d’Arabie saoudite, qu’il a salué. Le ministre iranien des Affaires étrangères avait indiqué dans la foulée que « trois lieux » avaient été suggérés « pour tenir cette rencontre », sans préciser lesquels.

Sur la plan géopolitique, l’accord marque l’engagement croissant de la Chine au Moyen-Orient, alors que le pays restait jusque-là perçu comme réticent à s’impliquer dans les dossiers épineux de la région. Un changement de paradigme qui pourrait remettre en question la domination des Etats-Unis au Moyen-Orient, estiment des analystes.

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