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Normalisation avec Israël : De couacs en couacs…

Point de dividendes à tirer du processus de normalisation entre Rabat et Tel-Aviv qui a tendance à s’accélérer, conformément aux plans élaborés par l’Oncle Sam. La normalisation qui est loin de faire l’unanimité dans le Royaume n’a même pas d’incidence sur la question nationale, celle du Sahara en l’occurrence. La preuve vient d’être donnée par Miri Regev, ministre israélienne du Transport. Cette responsable d’origine marocaine maintient le flou artistique sur ce qui s’apparentait à une monnaie d’échange : l’inscription de l’entité sioniste dans la dynamique lancée par Donald Trump, ancien locataire de la Maison Blanche qui avait reconnu la marocanité du Sahara.
Normalisation avec Israël

Trois accords de coopération dans le domaine du transport ont été signés lundi à Rabat entre le Maroc et Israël. Ils portent sur le transport maritime, la reconnaissance réciproque des permis de conduire et la sécurité routière. Ils ont été paraphés par Mohamed Abdeljalil, ministre du Transport et de la Logistique, et Miri Regev, ministre israélienne du Transport et de la Sécurité routière, en visite de travail dans le Royaume à la tête d’une importante délégation.

« Aujourd’hui, nous avons procédé à la signature de trois accords qui concernent la reconnaissance des permis de conduire, la coopération dans le transport maritime et dans le domaine de la sécurité routière », a déclaré à la presse Regev à l’issue de cette entrevue, faisant savoir qu’il a été décidé de mettre en place une équipe conjointe traitant des questions relatives aux technologies innovantes dans le transport, notamment la circulation intelligente, les drones et les voitures électriques ou autonomes.

De son côté, Abdeljalil a indiqué que la visite au Maroc de la ministre israélienne se veut une opportunité pour promouvoir les relations de coopération entre les deux pays, ajoutant que les deux parties œuvreront pour l’activation des accords signés auparavant et ceux signés aujourd’hui. Il a souligné, dans ce sillage, que les relations de coopération maroco-israéliennes devront être renforcées davantage lors de sa prochaine visite en Israël, prévue en septembre prochain.

En marge de la signature de ces accords, les deux ministres ont exprimé leur satisfaction quant au niveau de développement des relations dans de courts délais ainsi que leur volonté de renforcer et de développer davantage un cadre de coopération bilatérale dans les différents domaines d’intérêt commun. Les discussions ont été également axées sur la promotion de la coopération dans le domaine du transport ferroviaire et des lignes à grande vitesse, le développement des infrastructures aéroportuaires, des plateformes logistiques et de la mobilité intelligente (gestion du trafic, véhicules autonomes, feux tricolores intelligents, technologies dans les transports). Les deux parties ont également abordé le développement des fréquences aériennes entre les deux pays dans l’optique d’encourager le tourisme entre le Maroc et Israël, la digitalisation dans les transports, ainsi que l’encouragement du secteur privé et des startups à investir dans le domaine des transports.

Eviction du dossier saharien

Interrogée par la chaîne i24News sur le retard manifeste de Tel-Aviv à reconnaître la marocanité du Sahara, M. Regev, a maintenu le flou. « C’est un sujet dont nous comprenons l’importance pour les Marocains. C’est un sujet qui est débattu entre les ministères des Affaires étrangères. Je pense que très prochainement, la position d’Israël sera entendue clairement et ouvertement », a-t-elle souligné.

Malgré la reprise des relations diplomatiques, annoncée le 10 décembre 2020, Israël n’a pas encore proclamé sa reconnaissance de la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental. Tout au long de ces trente mois de normalisation, il n’y a eu que des initiatives personnelles de ministres israéliens, mais sans lendemain. A l’image d’Ayelet Shaked, ancienne ministre de l’Intérieur qui, le 21 juin 2022, avait assuré à Rabat qu’« Israël réaffirme son soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », avait-elle confié à la presse marocaine à l’issue de ses entretiens avec Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères. Le gouvernement dirigé par l’ex-Premier ministre Yaïr Lapid n’avait pas officialisé les propos d’A. Shaked, alors que les relations politiques et diplomatiques avec le Maroc étaient au beau fixe. Ofir Akunis, actuel ministre israélien de l’Innovation, la science et la technologie, du parti Likoud, avait indiqué, en mars dernier, depuis la tribune des Nations unis, que des sociétés israéliennes mènent des projets « dans le Sahara marocain ».

Pour rappel, le site d’information américain Axios avait révélé, en janvier, que des responsables marocains avaient exigé la reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara par Israël, en échange de l’ouverture d’une ambassade du royaume à Tel-Aviv. Depuis la normalisation des relations, actée le 10 décembre 2020, Rabat n’a qu’un bureau de liaison en Israël.

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