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Migration clandestine : L’hécatombe au large de la Tunisie

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Les garde-côtes ont retrouvé, dimanche, 29 corps et « secouru onze migrants illégaux de plusieurs nationalités africaines après le naufrage de leurs embarcations » au large de la côte du centre-est de la Tunisie, selon un communiqué qui fait état de trois incidents distincts.
Migration clandestine

Plusieurs embarcations de fortune transportant des réfugiés d’Afrique subsaharienne ont fait naufrage au large de la Tunisie lors d’une traversée illégale vers les côtes italiennes, faisant au moins 29 morts, ont annoncé, ce dimanche, les autorités tunisiennes.

Dans une première opération, les unités de la Garde maritime à Mahdia ont réussi, le 25 mars, à repêcher les corps de huit personnes et à secourir 11 autres, a précisé le porte-parole de la Garde nationale, Houssem Eddine Jbabli, dans un communiqué.

En outre, 19 corps ont été récupérés par un bateau de pêche tunisien à 36 miles au large des côtes tunisiennes après le naufrage de leur embarcation, tandis que deux autres corps ont été repêchés sur les côtes de Sfax (Centre) par deux bateaux de pêche dans deux opérations distinctes, fait remarquer la même source.  Et d’ajouter qu’une source de la Garde maritime a affirmé que l’embarcation transportant des migrants illégaux était partie des côtes de la ville de Jebeniana (gouvernorat de Sfax).

Les eaux territoriales tunisiennes et libyennes sont considérées comme une zone de transit pour la plupart des embarcations de migrants clandestins vers l’Europe.

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) relève que 149 migrants clandestins sont morts noyés depuis le début de l’année 2022 au large de la Tunisie, rappelant qu’entre 2017 et 2021, un total de 42.703 hommes et 1.251 femmes ont atteint les côtes italiennes, sachant que 53.524 migrants irréguliers ont échoué à rejoindre le territoire italien au cours de la même période.

Dans ce contexte de forte augmentation des départs irréguliers, la France et l’Italie appellent à ce qu’un accord soit trouvé avec le FMI pour soutenir l’économie tunisienne. Les négociations sont au point mort depuis la mi-décembre avec le bailleur pour un prêt de 1,9 milliard de dollars.

Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 22 440 migrants sont arrivés en Italie depuis le 1er janvier de cette année jusqu’au 19 mars soit une augmentation de 226% par rapport à 2022. Cette pression migratoire plonge l’Union européenne, et surtout les principaux partenaires de la Tunisie, l’Italie et la France, face à un dilemme : aider la Tunisie pour qu’elle obtienne un prêt avec le Fonds monétaire international afin d’éviter l’effondrement de son économie et un risque d’une poussée migratoire vers l’Europe.

Mais en même temps, comment soutenir un pays dont le régime politique a arrêté plus d’une vingtaine d’opposants ces deux derniers mois ? Aujourd’hui, avec cette pression migratoire qui inquiète l’Europe, Paris et Rome semblent jouer la carte de la diplomatie et de la realpolitik puisque Emmanuel Macron et Georgia Meloni ont appelé à soutenir la Tunisie, au sommet européen à Bruxelles.

Le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni est attendu lundi en Tunisie pour rencontrer le président Kaïs Saïed pour discuter des réformes socio-économiques envisagées par le gouvernement tunisien et d’une éventuelle opération d’assistance financière.

La France est prête à soutenir également la Tunisie pour ses besoins financiers cette année et celle d’après, selon les déclarations de l’ambassadeur André Parant à l’agence TAP. Le diplomate a ajouté qu’un déboursement de 250 millions d’euros est en attente de déblocage et que la France mobilise aussi d’autres donateurs pour soutenir le pays, mais sous condition de la mise en place des réformes promises par le gouvernement tunisien pour contracter le prêt avec le FMI.

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