La défense des deux prévenus dans l’affaire s’était efforcée, lors de longues plaidoiries depuis vendredi dernier, de réfuter les accusations portées à leur encontre et d’affirmer leur innocence. Les avocats ont estimé que leurs clients avaient subi une injustice à la suite de leur arrestation en l’absence de preuves qu’ils avaient commis un meurtre. Lors de l’audience du vendredi 7 juillet, le parquet général de la cour d’appel de Casablanca avait surpris l’assistance en affirmant que le crime était établi.
Le représentant du ministère public a ainsi confirmé que le meurtre de T. Benani était avéré, soulignant que la tête avait été retrouvée séparée du corps, outre la présence de contusions sur le corps. Le substitut du procureur général a souligné que le lieu où le crime avait été reconstitué n’était pas le même endroit où le corps avait été retrouvé, indiquant que les meurtriers avaient abandonné le défunt.
Il a également noté que le pantalon porté par la victime semblait déchiré, ce qui était considéré par le médecin légiste comme une tendance chez les jeunes, indiquant que la déchirure du pantalon résultait d’un acte de traction en ce sens que la victime a été traînée, concluant ainsi que T. Bennani avait été victime de violence. Il a à cet égard requis les peines maximales à l’encontre des accusés détenus à la prison d’Oukacha.
De son côté, la défense de la partie civile a exposé les détails de la disparition du jeune depuis 2007, soulignant qu’il était en train de célébrer un anniversaire avec ses amis avant de disparaître. La défense a également demandé à la cour de rouvrir l’enquête sur l’incident en introduisant une requête afin de déterminer l’emplacement des parents grâce aux numéros de téléphone au moment du crime.
Pour rappel, le jeune T. Bennani, âgé de 17 ans au moment des faits, avait disparu dans des circonstances mystérieuses il y a plus de 15 ans à Mohammedia. Hayat, mère du jeune, a depuis combattu pour que la vérité soit connue quant aux circonstances du meurtre et des parties impliquées. Elle n’a eu cesse de dénoncer des « négligences », des « tentatives » pour classer le dossier sans suite, et des « pressions » exercées pour que les coupables ne soient ni accusés ni emprisonnés…
