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Marocanité de Sebta et Melilla : Le front ouvert avec l’Espagne s’élargit à l’Europe !

Les vagues suscitées par le pavé lancé dans la mare par le Maroc quant à la marocanité des Présides occupés par l’Espagne n’en finissent pas de se dérouler. L’U.E a jugé bon de contester la revendication marocaine ce qui est de nature à crisper les relations entre Rabat et Bruxelles. Tout en confortant Madrid dans la préservation d’un fait colonial !
Le front ouvert avec l’Espagne s’élargit à l’Europe !

La Commission de l’Union Européenne vient d’apporter son soutien à Margaritis Schinas du vice-président de l’exécutif chargé de la migration, dont les déclarations ont été vivement contestées par la diplomatie marocaine.  En effet, l’eurocrate n’a pas pris de gants en ciblant le Maroc auquel il reproche d’avoir mené une « guerre hybride » contre l’Espagne en relâchant les vannes de l’immigration vers Sebta et Melilla, enclaves situées au Nord du Maroc, parées des atours de la couronne espagnole.

Nabila Massrali, porte-parole des affaires étrangères de l’UE, a signalé à Europapress, que « le sens des déclarations du vice-président Schinas concernant les villes espagnoles de Ceuta et Melilla » relève de l’importance de protéger les frontières extérieures de l’UE dans le cadre d’une approche globale. Elle a ajouté que l’UE et le Maroc coopèrent régulièrement sur la question de la migration et que l’UE soutient « fermement » le Maroc dans la lutte contre la traite des êtres humains et dans le contrôle des frontières. Ajoutant que « les frontières espagnoles, y compris Ceuta et Melilla, sont internationalement reconnues ».

Ces déclarations interviennent alors que Rabat avait pointé une douzaine de « déclarations hostiles » de M. Schinas sur le Maroc et « les villes marocaines de Ceuta et Melilla » dans une lettre adressée à Bruxelles.

A signaler aussi que José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, s’est réuni, vendredi 2 juin à Madrid, avec M. Schinas. « Nous avons discuté de la prochaine présidence espagnole de l’UE et abordé des questions telles que le phénomène migratoire, l’éducation et la formation numérique, en tant que priorités stratégiques pour l’UE », a écrit le chef de la diplomatie espagnole sur Twitter.

Du 1er juillet jusqu’au 31 décembre 2023, l’Espagne assurera la présidence tournante de l’UE. Une période que Madrid souhaite se passer sans les arrivées migratoires en mer. De son côté, M. Schinas s’est félicité de l’« échange productif » qu’il a eu avec le responsable espagnol, ayant porté « sur les priorités en matière de coopération, de migration, d’éducation et de sécurité ». « Nous voulons faire progresser les partenariats stratégiques, source de stabilité, de prospérité et d’opportunités. Pour les Européens et les citoyens du monde », a-t-il écrit.

La rencontre intervient dans un contexte tendu entre le Maroc et l’Espagne, à propos de la marocanité de Sebta et Melilla. Le gouvernement espagnol a contesté officiellement auprès du Maroc la qualification des deux présides comme étant des villes marocaines. Une note à ce sujet a été envoyée par le ministère espagnol des Affaires étrangères à l’ambassade du Maroc à Madrid.

Le PE de la partie

A signaler que le gouvernement marocain n’a pas souhaité réagir publiquement à la lettre, préférant se focaliser sur la réponse du ministère des Affaires étrangères aux « déclarations hostiles au Maroc » commises par M. Schinas. « La mise au point était nécessaire, notamment après le dérapage survenu », a souligné Mustapha Baïtas, porte-parole du gouvernement, à la presse.

Au-delà de cette passe d’armes avec l’Exécutif européen, il y a lieu de relever que le Parlement européen vient d’adopter une nouvelle résolution sur les « ingérences » du Maroc dans les affaires des pays de l’UE. Le texte, approuvé jeudi 1er juin par 469 voix, 72 contre et 75 abstentions, entérine les conclusions d’un rapport appelant à « protéger les élections européennes de 2024 de toute ingérence étrangère », notamment en provenance de la Russie et la Chine. L’Espagne accuse en effet la Russie d’apporter un soutien politique et financier aux formations indépendantistes en Catalogne.

Les rédacteurs du rapport ont introduit un passage, invitant les membres de l’Union européenne à « suspendre tous les travaux sur les dossiers législatifs relatifs au Qatar et au Maroc et à établir un régime permanent de sanctions pour les individus et entités responsables de corruption ».

A rappeler que lors de la plénière du Parlement européen avait adopté jeudi 16 février une résolution exigeant d’interdire l’accès aux représentants du Maroc à l’hémicycle européen. Une sanction similaire avait été décrétée, fin décembre 2022, contre les diplomates du Qatar.

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