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Maroc-Espagne : Les retrouvailles repoussées à début 2023

La réunion de haut niveau (RHN) Maroc-Espagne est prévue pour le début de l'année prochaine, a annoncé, mardi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger.

S’exprimant lors d’un point de presse à l’occasion de la signature d’un mémorandum d’entente portant sur l’établissement d’un Partenariat vert avec l’Union européenne (UE), Nasser Bourita a indiqué que cette réunion sera un «moment important» de la nouvelle phase des relations entre Rabat et Madrid déclenchée après les discussions entre le roi Mohammed VI et le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, en avril dernier.

Le chef de la diplomatie marocaine a précisé que cette rencontre aura lieu en début d’année prochaine à une date qui sera fixée d’un commun accord entre les deux pays. «Ce sera un moment important qui reflétera cet état d’esprit positif, cet état d’esprit orienté vers le respect des engagements qui animent aujourd’hui la relation maroco-espagnole», a-t-il souligné.

N. Bourita a rappelé que la Déclaration conjointe entre Rabat et Madrid adoptée au terme de discussions entre le souverain et le chef du gouvernement espagnol «précise les principes qui définissent cette nouvelle phase et aide à définir les priorités et à expliciter des positions sur des questions d’intérêt pour les deux pays». Depuis cette déclaration conjointe, une feuille de route a été établie faisant l’objet d’un travail concerté avec le gouvernement espagnol, a fait savoir le ministre.

 «Tous les groupes de travail ont été activés avec beaucoup d’éléments qui ont été mis en œuvre et tous les engagements contenus dans la feuille de route seront respectés et réalisés», s’est-il félicité, ajoutant que les deux partenaires auront également «suffisamment de temps pour préparer le forum parlementaire, le forum d’hommes d’affaires et la mobilisation de tous les acteurs de cette relation».

Madrid s’accroche aux Présides

A signaler que sur les dossiers qui fâchent, les deux parties ne lâchent rien. Ainsi, dans une note parvenue à Rabat, le gouvernement espagnol a réagi à la note que l’exécutif marocain avait adressé au Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU sur la question des Présides occupés. Révélée par la presse ibérique, la note du Maroc indiquait que le royaume indique qu’il «n’a pas de frontières terrestres avec l’Espagne», mais de «simples points d’accès» et que Melilla «reste un préside occupé».

Ángeles Moreno, secrétaire d’État aux affaires étrangères, a révélé devant le Congrès des députés lors d’un passage, mardi, devant la commission des affaires étrangères, que la réponse espagnole a insisté sur le fait que «la souveraineté de Ceuta et Melilla est indiscutable». Le responsable n’a pas révélé le contenu de la note mais seulement le fond, bien que le discours de l’exécutif sur ce point ait été très clair, rapporte le quotidien El Espanol.

Pedro Sánchez avait réagi au Congrès, interrogé par Cuca Gamarra, porte-parole du PP sur un ton «catégorique». Martelant que «Ceuta et Melilla sont l’Espagne, point». Margarita Robles, ministre de la Défense,  s’est accroché au même argumentaire lapidaire. «Il n’y a plus rien à dire. Elles sont aussi espagnoles que toute autre ville de notre chère Espagne et elles le resteront», a-t-elle relevé.

Le PP a obligé le gouvernement à détailler par écrit ses «actions» pour obtenir une position du Maroc où il nie que Melilla soit «un préside occupé», déclaration qu’il considère comme «contraire au droit international».

Une source marocaine, citée par Yabiladi, a nuancé, jeudi, la réponse du Maroc à une saisine du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, portant sur les circonstances de la mort tragique, le 26 juin, de dizaines de migrants alors qu’ils tentaient d’accéder à Melilla. Le haut responsable du ministère marocain des Affaires étrangères a rappelé la déclaration conjointe signée entre le Maroc et l’Espagne le 7 avril, reconnaît l’existence de «frontières terrestres» entre les deux pays.

Sur ces entrefaits, Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l’Intérieur, s’est félicité des résultats des efforts déployés par le Maroc et son pays dans la lutte contre l’immigration illégale, soulignant la collaboration «absolument étroite, ferme et réelle, ce qui ne peut que générer de la tranquillité».

«Nous travaillons jour après jour avec le gouvernement marocain pour prévenir et démanteler les organisations qui pratiquent la traite des êtres humains», a fait observer le responsable espagnol, mardi à Badajoz, à la presse, à l’issue de son entretien avec son homologue portugais, José Luis Carneiro. Saluant «le contact permanent et la coordination» entre les deux pays », il a assuré œuvrer «ensemble et de manière permanente pour prévenir et lutter contre le phénomène migratoire».

F. Grande-Marlaska avait souligné vendredi que «le Maroc est un partenaire loyal et fraternel, avec lequel l’Espagne entretient des relations excellentes». Les relations entre l’Espagne et le Maroc sont «si satisfaisantes» et la confiance mutuelle «si importante», devait-il préciser face aux médias.

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