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Manœuvres militaires à Béchar : L’Algérie exhibe ses muscles

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Le général Saïd Chengriha a supervisé, mardi, un exercice militaire à balles réelles dans la 3e région militaire de Béchar, près de la frontière avec le Maroc, au sein de laquelle il officiait avant sa promotion à la tête de l’armée terrestre, lors des purges menées en août 2018 par Gaid Salah, ex-homme fort du système.
L’Algérie exhibe ses muscles

L’exercice a été réalisé par « la 40e division de l’infanterie mécanisée, appuyée par différentes unités », indique un communiqué de la Défense algérienne diffusé par la presse locale. Traditionnellement, les manœuvres des armées algériennes effectuées près des frontières marocaines connaissent l’emploi de munitions réelles. En témoignent celles réalisées, le 18 janvier 2021, au sud de Tindouf, dans le cadre de l’exercice intitulé «Al-Hazm 2021» («Résolution 2021»), en mai de la même année à Oran ainsi que l’exercice de juin 2022.

Cet exercice intervient deux semaines avant le début de l’«African Lion 2023» organisé par les armées des Etats-Unis et du Maroc du 22 mai au 16 juin dans les régions d’Agadir, Tan-Tan, Mehbes, Tiznit, Kénitra, Benguérir et Tifnit.

La fabrique de l’ennemi :

Les gesticulations du système algérien traduisent l’embarras dans lequel ses symboles semblent enfermés. En fin de semaine dernière, Salah Goudjil, numéro 2 du pouvoir en Algérie, est revenu sur les années ayant suivi l’indépendance pour reprocher au royaume d’avoir tenté d’exploiter la division survenue à cette époque parmi les leaders de la révolution algérienne.

Suscitant le « micro-nationalisme » latent justifiant l’animosité cultivée à l’endroit du Maroc, le président du Conseil de la nation depuis 2019, invité au forum de l’agence APSa ajouté qu’« au stade actuel, quand on parle du retour de l’esprit de novembre 1954, cela veut dire travailler pour défendre l’Algérie, élever sa parole et sa position dans les enceintes internationales, ce qui se réalise désormais grâce à la politique éclairée du président de la république ». « Les leçons qu’il convient de tirer des différentes étapes sont le génie de la révolution algérienne pour surmonter les différends survenus à chaque étape, faire passer l’intérêt de la nation avant ceux individuels et unir les rangs sous le drapeau de la nation », a-t-il ajouté.

S. Goudjil a mis en avant le « don du peuple algérien avec toutes ses composantes pour protéger le pays des dangers extérieurs lors des différentes étapes de son histoire », évoquant au passage ce qui s’est passé en 1963, « lorsque le Maroc a attaqué l’Algérie, qui n’avait pas encore guéri ses blessures ». « Le Maroc à cette époque comptait sur les divergences qui existaient entre les dirigeants de la révolution, qui ont affronté les ambitions expansionnistes marocaines en s’unissant et en défendant l’unité du pays », a-t-il avancé. « Ce qui s’est passé pendant cette période s’est reflété dans la transformation de l’Armée de libération nationale en Armée nationale populaire, afin qu’elle soit liée à la patrie et au peuple, contrairement au reste des armées dans le monde », a-t-il dit.

L’épisode sanglant d’octobre 1963, baptisé « Guerre des sables », s’explique notamment par les premières purges au sein du FLN, la guerre entre Boumediene et Ben Bella battant son plein, et aussi par le revirement du premier exécutif algérien sur ses engagements prescrits dans l’accord signé par le gouvernement algérien de transition avec le royaume, pour rendre les terres marocaines octroyées par le colonialisme français à l’Algérie. Les armes ont été posées grâce à la médiation de l’Organisation de l’unité africaine, les deux pays ayant conclu un accord de cessez-le-feu le 20 février 1964 à Bamako, capitale du Mali.

S. Goudjil a accusé le Maroc, sans le nommer, de tenter de « falsifier » l’histoire de l’Algérie. « Nous devons continuer à écrire nous-mêmes notre histoire et résister aux falsifications qui peuvent l’affecter, afin de préserver notre mémoire nationale », a-t-il plaidé. Le président de la chambre haute du parlement algérien a aussi appelé à renforcer l’enseignement de l’histoire, « en particulier la partie liée au mouvement national et à la révolution du 1er novembre dans les programmes éducatifs, et à faire passer les faits historiques par la bouche de leurs créateurs et à ne pas les déformer ». « Il ne devrait pas y avoir de place pour que d’autres se plongent dans notre histoire et privent nos enfants » de leur véritable référence historique, a-t-il enchaîné.

Fixation israélienne

Le responsable algérien a également profité de l’occasion pour accuser le Maroc d’avoir « introduit » Israël dans la région et a déclaré que « les mouvements de l’entité sioniste dans la région et le recours du Maroc à la normalisation de ses relations avec lui constituent une menace directe pour l’Algérie, et pas seulement pour la cause palestinienne ». « Les relations du régime du Makhzen avec cette entité sont anciennes et non nouvelles, et ce qui était caché par le passé est devenu évident pour le public », a-t-il rappelé.

Il convient de noter que le président du Conseil de la nation avait précédemment déclaré, dans son commentaire sur la signature de l’accord militaire entre le Maroc et Israël, que « l’Algérie est visée » par la visite du ministre israélien de la Défense au Maroc. « Les ennemis se mobilisent de plus en plus pour porter atteinte à l’Algérie. Aujourd’hui, les choses sont claires avec la visite du ministre de la Défense de l’entité sioniste au Maroc, après celle effectuée par le ministre des Affaires étrangères de cette entité dans ce pays voisin. Ce dernier avait menacé l’Algérie à partir du Maroc et il n’y a eu aucune réaction du gouvernement marocain », avait-il rappelé en marge d’une session du Conseil de la nation. 

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