Le PP qui croit à sa bonne étoile dans les semaines à venir, à l’occasion des législatives, a dévoilé son intention de reconstruire les liens avec Alger qui a sanctionné Madrid pour avoir apporté son soutien à la marocanité du Sahara. La formation de droite qui surfe sur son succès aux épreuves votatives locales assume le choix du rétablissement des relations commerciales avec l’Algérie après une année perdue ayant induit des pertes estimées à plus d’un milliard d’euros pour les opérateurs espagnols.
« La première chose que veut le Parti populaire, c’est restaurer notre position en Afrique du Nord », reconnaît E. González Pons, secrétaire général adjoint aux affaires institutionnelles et internationales du PP et député européen depuis 2014, dans un entretien avec El Independiente. Il a affirmé que l’Espagne a toujours eu une relation très spéciale et privilégiée avec le Maroc, mais cela n’a jamais été un problème avec l’Algérie, notant qu’en ce moment, Madrid doit retrouver une position en Afrique du Nord qui lui permet d’occuper le rôle qu’il a traditionnellement joué.
« José Manuel Albares a été un grand ministre des affaires étrangères pour le Maroc », souligne E. González Pons. « Cela ne doit pas se faire en rabaissant l’Algérie ou en la traitant comme un partenaire de second ordre. L’Espagne joue un rôle dans l’axe Algérie-Maroc et doit continuer à le jouer. Et nos bonnes relations avec l’Algérie ne doivent en aucun cas éclipser ou entraver notre amitié fraternelle avec le Maroc », a-t-il fait valoir.
Selon le journal espagnol, des sources proches du régime algérien précisent toutefois qu’ils exigeront des gestes qui inverseront d’une manière ou d’une autre le changement de position dans le conflit du Sahara. En revanche, le PP évite de détailler comment il résoudra l’équation du rapprochement avec l’Algérie sans provoquer une nouvelle crise avec Rabat. « Il est possible de revenir à la position que l’Espagne a traditionnellement maintenue, dans laquelle la fraternité avec le Maroc n’empêchait pas de bonnes relations avec l’Algérie. Nous avons toujours été dans cette position, nous n’aurions jamais dû la perdre. Il s’agit simplement de retrouver notre position traditionnelle », insiste le député espagnol. « Le PP restera dans le cadre des résolutions des Nations Unies », a-t-il ajouté lorsque El Independiente lui a demandé directement si le nouveau gouvernement devrait rectifier son soutien au plan marocain d’autonomie pour le Sahara, considéré par Pedro Sánchez comme « la base la plus réaliste, la plus sérieuse et la plus crédible » pour résoudre le différend.
Sur un autre point concernant les deux présides occupés, E. González Pons a appelé le gouvernement actuel à « répondre diplomatiquement à cette provocation », faisant allusion à la plainte déposée par Rabat sur les déclarations du vice-président de la Commission européenne défendant le statut espagnol de Sebta et Melilla. « Se taire n’est pas défendre l’Espagne », a-t-il dénoncé. « Je ne pense pas que la question soit de savoir s’il faut ou non être énergique avec Rabat. La question est qu’il est incontestable pour tout le monde que Sebta et Melilla font partie de l’Espagne, comme n’importe quelle autre province, et que l’Espagne les défendra dans tous les forums et dans ces conditions », a tranché E. Gonzales Pons.