L’ONG exprime sa profonde inquiétude quant au désengagement du gouvernement de son rôle constitutionnel et politique dans la lutte contre la corruption et le pillage des deniers publics. Elle dénonce, dans un communiqué, « la protection des profits illicites et des conflits d’intérêts, ainsi que la non-criminalisation de l’enrichissement illicite, le manque de révision de la loi sur la déclaration des biens, la suspension de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et l’absence de lois régissant la vie publique ». Et critique « l’approche partisane et clientéliste dans les nominations à certains postes ».
L’ONG appelle formations politiques et organisations syndicales à restituer les fonds publics qui leur ont été accordés et de jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre la corruption et le gaspillage des deniers publics. Et les exhorte à assumer leur responsabilité sociale, en défendant les valeurs de citoyenneté, de démocratie, et à s’opposer à toutes les formes de profits illicites dans la vie publique. L’Association exhorte également les partis politiques et les syndicats à prendre des mesures disciplinaires contre leurs membres suspectés de corruption plutôt que de les soutenir et de les défendre. Et demande également au parquet d’engager des poursuites judiciaires contre les responsables politiques et syndicaux coupables de détournements de deniers publics et de manipulation des documents justificatifs.
Le Bureau de l’ONG se réjouit du démantèlement du réseau de ripoux à Casablanca et espère que d’autres suivent aussi dans d’autres villes, avec des sanctions à l’encontre des personnes impliquées. Et rappelle que la corruption et la concussion dans le système judiciaire menacent la sécurité juridique et judiciaire, et nécessitent une intervention ferme pour lutter contre ces pratiques répugnantes qui compromettent l’intégrité et la crédibilité du pouvoir judiciaire. Voilà pourquoi il insiste sur la nécessité de revoir les critères de nomination des responsables judiciaires en privilégiant la compétence et l’intégrité, d’améliorer les conditions matérielles et sociales des juges et des fonctionnaires de greffe, et de fournir toutes les conditions nécessaires pour assurer l’efficacité judiciaire et la justice.
Le Bureau souligne également l’importance de poursuivre judiciairement les corrupteurs et les voleurs des deniers publics, quel que soit leur poste ou leur fonction, en saisissant leurs avoirs et en prononçant des jugements dissuasifs à leur encontre. Il demande également d’accélérer les enquêtes, investigations et procès liés aux affaires de corruption, de concussion et de pillage des deniers publics, y compris les dossiers transmis par la Cour des comptes au procureur général.
Tout en soulignant la nécessité de mettre en place un système juridique cohérent et intégré pour prévenir la corruption, le profit illicite et la concussion, l’ONG propose également l’adoption d’une loi interdisant à toute personne suspectée de corruption, selon des rapports officiels ou des poursuites judiciaires, d’accéder à un poste public. Et insiste sur la nécessité impérieuse de mettre fin à la politique d’impunité et de lier la responsabilité à la reddition de comptes.
L’ONG qui met en garde contre la transformation de la corruption et de la fraude en une structure et un phénomène social dangereux, appelle à l’élaboration de programmes éducatifs en vue de promouvoir les valeurs de probité, d’équité et d’égalité. Et souligne également la responsabilité des médias, en particulier du secteur public, dans la sensibilisation aux dangers de la corruption et de la concussion, en proposant des programmes durables et continus. Le renforcement des institutions de gouvernance et l’activation de leurs rapports officiels sont également soulignés. Enfin, l’ONG dénonce les tentatives du courant conservateur et des bénéficiaires de la corruption et du profit de restreindre l’action de la société civile sérieuse, entravant ainsi son rôle dans la lutte contre la corruption et la concussion.