L’article analytique de l’agence US affirme que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) traverse « la crise la plus dangereuse de ses 75 ans d’existence». Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, en janvier 2025, a agi comme un catalyseur, accentuant des failles déjà profondes au sein de l’alliance. Bloomberg résume la situation en identifiant « quatre crises majeures ». « Une crise de sécurité due au conflit en Ukraine, une crise de préparation liée à l’affaiblissement des armées européennes, une crise de priorités stratégiques face au pivot américain vers l’Asie, et une crise de confiance aggravée par Donald Trump lui-même », ajoute Bloomberg.
La tension se serait accrue après un discours du vice-président JD Vance à Munich. Ce discours aurait intensifié la méfiance entre les États-Unis et leurs alliés européens. L’agence ajoute que « Donald Trump renforce les crises de l’OTAN et pousse les analystes à se demander si l’alliance ne va pas finir par s’effondrer ».
Au sommet de l’OTAN à La Haye, ouvert mercredi, les dissensions internes éclatent au grand jour. Le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a refusé de s’engager à porter les dépenses militaires à 5 % du PIB, un objectif que Washington tente d’imposer depuis de nombreuses années. Cette position pourrait donner à Trump une excuse pour arrêter les discussions prématurément durant le sommet, comme il l’a déjà fait dans d’autres réunions internationales. Bloomberg rapporte également que le président américain a semé le doute sur son engagement en vertu de l’article 5, pilier de l’OTAN. À bord de son avion Air Force One, D. Trump a évité de confirmer s’il respecterait l’article 5 de l’Organisation qui oblige à défendre un membre attaqué. Il a déclaré: « cela dépend de votre définition de l’article 5 », ajoutant qu’il était avant tout « engagé à sauver des vies ». Ce flou alimente la crise de confiance au sein de l’alliance.
Alors que le conflit en Ukraine continue sans aucune avancée pour le camp occidental et que les frappes israéliennes et américaines contre les installations nucléaires iraniennes ont aggravé les tensions régionales, le climat actuel pourrait renforcer les positions de D. Trump qui critique depuis longtemps le fonctionnement actuel de l’OTAN.
Bloomberg envisage deux scénarios. Le premier : D. Trump affaiblit l’alliance de l’intérieur sans la quitter officiellement, en retirant des troupes et en affaiblissant la cohésion et le fonctionnement stratégique. Le second, plus incertain, verrait un compromis se dessiner autour d’une nouvelle répartition des charges: les Européens paieraient davantage, tandis que les États-Unis assureraient un rôle logistique et nucléaire réduit. Et d’ajouter que l’une des grandes inconnues des années à venir est de savoir si D. Trump poursuivra la remise en cause de l’OTAN engagée durant depuis son premier mandat ou s’il reviendra à la ligne de ses prédécesseurs pour qui l’alliance devait continuer d’exister malgré ses divisions et ses échecs.