L’opposition parlementaire semble décidée à sanctionner l’Exécutif piloté par Aziz Akhannouch en prévoyant de présenter une motion de censure. Déjà rédigé, le texte de ladite motion a obtenu les signatures nécessaires. La note annexée à la motion comprend cinq axes majeurs détaillant les raisons pour lesquelles l’opposition souhaite retirer sa confiance à l’actuel exécutif. Parmi ces motifs figure en premier lieu « l’échec du gouvernement à concrétiser le programme gouvernemental sur la base duquel il avait obtenu la confiance du Parlement, conformément à l’article 88 de la Constitution ». Auquel s’ajoutent des « violations répétées de la Constitution », en tête desquelles le non-respect par le Chef du gouvernement de ses engagements en matière de présence lors des séances mensuelles de questions orales relatives à la politique générale, ainsi que l’absence fréquente de plusieurs membres du gouvernement lors des séances hebdomadaires de questions orales.
La note fait aussi état de la dégradation de la situation économique et sociale dans le pays, soulignant la responsabilité du gouvernement dans la montée des tensions sociales et son incapacité à gérer les différentes crises qui en découlent. Outre l’improvisation dans la gestion des finances publiques, comme l’explique le recours répété à des crédits budgétaires supplémentaires, approuvés en dehors du cadre habituel de planification.
La motion de censure dénonce l’échec du gouvernement à mener certaines réformes jugées prioritaires, comme celle des retraites ou encore l’adoption de la loi régissant les syndicats. Et pointe également les divisions internes de la majorité gouvernementale, qu’il décrit comme engagée dans une forme de compétition électorale prématurée.
Une conférence de presse est prévue afin de présenter à l’opinion publique les tenants et aboutissants de cette initiative qui, pour aboutir, doit être conforme à l’article 105 de la Constitution qui exige l’assentiment du cinquième des membres de la Chambre des représentants. La démarche des partis d’opposition s’inscrit dans le cadre des prérogatives que leur garantit l’article 10 de la Constitution, lequel confère à l’opposition un statut institutionnel lui assurant des moyens effectifs de participation à la vie parlementaire, notamment à travers les motions de censure.
La motion de censure ne peut être votée qu’après un délai de trois jours francs suivant son dépôt. Quant à son adoption, elle doit recueillir la majorité absolue des membres de la Chambre. En cas de vote favorable, la censure entraîne la démission collective du gouvernement.