Moscou signale une concentration de troupes ukrainiennes à la frontière avec la Transnistrie, cela présente une menace pour les soldats de la paix russes déployés dans cette république autoproclamée sur le territoire moldave, a annoncé jeudi le ministère russe de la Défense.
« Le régime de Kiev a intensifié ses préparatifs pour une invasion en Transnistrie. Cette action de l’armée ukrainienne se déroulera en réponse à une prétendue offensive des troupes russes depuis le territoire transnistrien », a indiqué le ministère.
Selon le ministère, l’armée ukrainienne déploie des pièces d’artillerie sur les positions de tir et masse des effectifs et des équipements militaires à la frontière. Des drones militaires ukrainiens ont intensifié leurs vols dans la région. « Les forces russes répondront de manière adéquate à la provocation imminente de la partie ukrainienne », a ajouté le ministère de la Défense.
Plus tôt dans la journée, le ministère a annoncé que Kiev préparait une provocation armée contre la Transnistrie. Selon la Défense, des membres du groupe nationaliste Azov y seront également impliqués. Comme prétexte à l’invasion, l’Ukraine prévoit d’imiter une « offensive des troupes russes » depuis le territoire de la Transnistrie. Des saboteurs ukrainiens se feront ainsi passer pour des soldats russes en enfilant des uniformes militaires de l’armée russe.
La Transnistrie, peuplée à 60% par des Russes et des Ukrainiens, a demandé la sécession de la Moldavie avant même l’effondrement de l’URSS, craignant que la république ne rejoigne la Roumanie. En 1992, après une tentative infructueuse des autorités moldaves de régler le problème par la force, Chisinau a perdu le contrôle de cette région à l’issue d’un conflit armé entre forces moldaves et locales.
La sécurité dans la République moldave du Dniestr, non reconnue par la communauté internationale, est assurée par une mission conjointe de maintien de la paix qui comprend entre autres des militaires russes. L’enjeu de cette opération ukrainienne a trait à la récupération de l’arsenal, immense, légué dans la région par l’ancienne URSS. Et à porter un sévère coup au moral des troupes russes, en cas de réussite de l’offensive.