La Russie a affirmé avoir abattu, jeudi, cinq drones ukrainiens, dans le sud du pays et près de Moscou, faisant état d’un blessé. Selon le ministère russe de la Défense, un drone a été abattu à Ramenskoe, à 60 km au sud-est de Moscou, vers 3h locales, sans faire de victimes. Deux autres drones ont également été abattus vers 3h locales à Rostov-sur-le-Don (sud), l’un à l’ouest de la ville, sans faire de victimes, et l’autre est tombé en centre-ville, faisant un blessé, a fait savoir Vassili Goloubev, gouverneur de cette région, devenue le centre névralgique des opérations russes en Ukraine. Deux autres drones ukrainiens ont été abattus à 6h30 locales et à 7h locales dans la région frontalière de l’Ukraine de Briansk (400 km au sud-ouest de Moscou), sans faire de victimes, selon le ministère de la Défense, rapporte l’AFP.
A signaler aussi qu’une attaque massive de drones a ciblé le port d’Odessa. Cette nouvelle attaque russe intervient quelques heures après l’attaque de missiles russes au-dessus de la capitale ukrainienne. Cette pluie de missiles a ciblé la capitale ukrainienne à l’heure où le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est descendu de son train à la gare de Kiev, avant d’aller se recueillir sur les tombes de soldats en compagnie de son homologue ukrainien.
Avec ce dernier, les discussions devraient porter sur la contre-offensive qui a fait l’objet ces dernières semaines de débats animées entre les états-majors. Les progrès très difficiles des forces ukrainiennes créent un sentiment de lassitude dans l’opinion publique américaine, particulièrement chez les Républicains, face à la perspective d’une guerre longue.
Par sa présence ici à Kiev, A. Blinken réaffirme donc le soutien des États-Unis à l’Ukraine, et il devrait d’ailleurs annoncer une nouvelle enveloppe d’aide militaire. Autre sujet de ces rencontres : les exportations de grains ukrainiens, quasiment à l’arrêt depuis que Moscou a dénoncé l’accord négocié l’année dernière par la Turquie et l’ONU, tout en multipliant les frappes sur les infrastructures portuaires. Cette nuit encore, l’armée russe a visé les ports du danube, dernière fragile voie de sortie du blé ukrainien.
Pour l’heure, Washington s’est déclaré disposé à fournir à l’Ukraine des munitions contenant de l’uranium appauvri, efficaces contre les chars et véhicules blindés, a annoncé mercredi le Pentagone. Les munitions de 120 mm sont destinées à des chars de combat américains Abrams, promis à Kiev dans le cadre d’une nouvelle tranche d’aide militaire d’un montant de 175 millions de dollars, précise le Pentagone. Ces munitions peuvent être tirées depuis des chars Abrams qui, selon des médias US, devraient être finalement livrés à l’Ukraine dans les semaines à venir.
C’est la première fois que les Etats-Unis entendent livrer à l’Ukraine de telles munitions, qui sont capables de percer les blindages, mais sont controversées en raison des risques toxiques pour les militaires et les populations. L’uranium est un métal extrêmement dense qui ne se déforme pas quand il entre en contact avec sa cible. Il est ainsi utilisé dans les obus perforants et les bombes pour les rendre plus pénétrants.
Le Royaume-Uni avait déjà annoncé il y a plusieurs mois son intention de livrer des munitions contenant de l’uranium appauvri à l’Ukraine, initiative dénoncée par Moscou.
Les Etats-Unis, qui dirigent une coalition internationale en soutien à l’Ukraine, ont promis près de 43 milliards de dollars en aide militaire à Kiev depuis le début du conflit en février 2022.
En réaction, Moscou a convoqué le Conseil de sécurité de l’Onu pour le 12 septembre prochain, a fait savoir la mission russe auprès des Nations unies. « Nous avons demandé une réunion sur la fourniture d’armes occidentales à l’Ukraine et d’autres facteurs qui compromettent les perspectives de résolution de la crise en Ukraine et autour d’elle », a écrit sur sa chaîne Telegram Dmitri Polianski, vice-chef de la mission.
Contacté par Sputnik, le porte-parole du secrétaire général des Nations unies a indiqué que l’Onu était préoccupée par tout recours aux armes à uranium appauvri dans n’importe quel coin du monde. En mars dernier, c’était le Royaume-Uni qui a fait état de ses projets de remettre à Kiev des obus à uranium appauvri pour ses chars Challenger. La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a qualifié l’utilisation de ces munitions de génocide de la population contre laquelle cette arme est utilisée. La diplomate russe souligne que l’approvisionnement en munitions britanniques et américaines à uranium appauvri risque de transformer l’Ukraine « en un pays inhabitable ».
Vladimir Poutine a pour sa part promis que l’armée russe utiliserait elle aussi des obus à uranium appauvri si l’Ukraine en recevait des Occidentaux.