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Les entreprises de presse à l’article de la mort : La FMEJ tire, une fois de plus, la sonnette d’alarme

La presse va mal, très mal ! Le constat tel qu’établi par la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) en dit long sur la lutte à mort dans laquelle plusieurs entreprises de presse sont engagées pour pouvoir ne serait-ce que garder la tête hors de l’eau. Sur ce dossier qui engage le processus vital de la démocratie dans le pays, le Conseil national de la presse (CNP) persiste à gérer le provisoire qui dure. C’est-à-dire enfoncer davantage la gente médiatique dans un processus de déclassement avancé. Piteux constat !
Les entreprises de presse à l’article de la mort : La FMEJ tire, une fois de plus, la sonnette d’alarme

En dépit de la mobilisation très médiatisée du binôme gouvernemental pour venir en aide aux médias nationaux, il faut croire que Faouzi Lekjaa, ministre en charge du budget, et Mohamed Mehdi Bensaid, son alter égo en charge (subsidiairement) de la communication, il faut convenir que le landernau médiatique persiste dans son ronronnement quasi-atavique. Ce sont les mêmes à truster les subsides de l’Etat alors qu’une kyrielle d’entreprises médiatiques tirent la langue. Pas réjouissant du tout le spectacle ainsi offert aux observateurs locaux, mais pas que, sur la dynamique rentière qui marque de son sceau la scène médiatique. Sur le dossier des difficultés financières du secteur de la presse, la FMEJ en a déjà fait grand cas, sans pour autant que les critères à établir pour « démocratiser » le soutien étatique n’aie pu bénéficier d’un quelconque consensus. La tutelle s’arcboute à ce qu’il considère comme « planche de salut » unique  en faisant tourner à plein régime la pompe à finances qui arrose jusqu’à l’inondation les uns sans les autres. Le goutte-à-goutte n’est permis que pour les structures médiatiques qui gênent aux entournures, voire qui font valoir l’inanité de l’approche gouvernementale en la matière. Tout un débat est à ouvrir, avec le courage qui sied à une approche salutaire, pour sauver un des piliers de la pluralité démocratique dans le pays.

A l’issue de la réunion ordinaire de son bureau exécutif, du jeudi 25 avril, la FMEJ a souligné les « difficultés de l’environnement économique, la faiblesse des recettes publicitaires, les dysfonctionnements du secteur de la publicité, les problèmes de vente et de distribution des journaux imprimés », sans pour autant passer sous silence la dégradation des contenus diffusés par certains médias. L’instance a rappelé que cette réalité occasionnait « de nombreuses pressions financières, économiques et de gestion que vivent aujourd’hui la plupart des entreprises du secteur ». A ce titre, le « grand effort financier de soutien entrepris par l’Etat depuis la Covid-19 » a notamment été caractérisé par « des dysfonctionnements dans la gestion» .

Pour la Fédération, « cette méthode est devenue aujourd’hui problématique et de nombreuses entreprises, petites et régionales, se plaignent du manque d’équité à leur endroit, alors que le gouvernement aurait dû consulter les professionnels pour élaborer un cadre juridique approprié pour l’aide publique qui garantisse l’équité et l’égalité, préserve le pluralisme et la diversité du champ médiatique national et libère du provisoire l’ensemble du système.» Voilà pourquoi elle déplore que le ministère de tutelle « persiste sur l’action unilatérale », nonobstant les propositions de la fédération. En l’espèce, elle préconise « un dialogue réel et productif avec les professionnels du secteur », dans une « démarche participative » tel que prévu par les principes de la Constitution et préconisé dans les discours royaux.

Dans ce registre, la FMEJ insiste aussi que la convention collective devrait résulter de « négociations entre les parties concernées et, par la suite, procéder à la formulation de ce qui a été convenu, et non pas la présentation d’un livret préétabli en demandant à la fédération de l’approuver ».

Concernant la situation du CNP, institution d’autorégulation du secteur, la FMEJ estime que « beaucoup expriment, dans leurs communiqués et déclarations, des positions plus proches de la position initiale de la Fédération ». « La création d’une commission provisoire est contraire à la loi et piétine la formulation et l’esprit de l’article 28 de la Constitution », souligne la même source, ajoutant que « tous les blocages » liés à la question « sont le résultat de cette démarche irrationnelle du gouvernement ».

Face à ce constat, l’instance rappelle « la nécessité d’investir en premier lieu dans le professionnalisme, d’encourager les entreprises sérieuses et de renforcer la coopération et les partenariats avec les organisations professionnelles, crédibles et lucides ».

Enfin, si elle prend acte de l’amélioration du classement du Maroc dans l’Indice de la liberté de la presse, la Fédération appelle à en tirer profit « pour faire évoluer l’acquis concret réalisé par notre pays en matière de mise à niveau du secteur de la presse et des médias, et du renforcement de sa crédibilité et de son sérieux ».

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