Ces chiffres, qualifiés de « pointe de l’iceberg » en raison de la sous-déclaration, soulignent l’urgence d’agir. La détérioration de la santé mentale serait notamment liée aux réseaux sociaux Le rapport dénonce une « corrélation troublante » entre la détérioration de la santé mentale et l’utilisation « problématique » des réseaux sociaux, définie comme un usage compulsif et addictif perturbant le quotidien. « Nous ne pouvons plus ignorer ce signal d’alarme », déclare Marc Dullaert, président de KidsRights. Il critique l’« expansion incontrôlée » des plateformes numériques, qui privilégient l’engagement au détriment de la sécurité des jeunes. L’Europe est particulièrement touchée : 13 % des enfants de 13 ans y présentent un risque d’usage problématique, et 39 % des 15 ans sont en contact constant avec leurs pairs via les réseaux, un niveau de dépendance « sans précédent ».
Ce constat a poussé la Grèce, soutenue par la France et l’Espagne, à proposer un encadrement des plateformes en ligne lors d’une réunion ministérielle à Luxembourg. Emmanuel Macron a même évoqué une interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans.
Le manque de données fiables sur la santé mentale des enfants freine les initiatives, selon le rapport, qui appelle à une action internationale coordonnée. Une mini-série « Adolescence » de Netflix, diffusée en février, a déjà sensibilisé le public aux influences toxiques en ligne, incitant des gouvernements à envisager son intégration dans les programmes scolaires. Mais, comme le souligne M. Dullaert, « l’indignation ne suffit pas, il faut des mesures concrètes ». Dans des pays comme la France, l’urgence se fait sentir après l’explosion des séjours en pédopsychiatrie en 2024. KidsRights exhorte les gouvernements à prioriser le bien-être des enfants plutôt que les profits des géants du numérique. Ce rapport, évaluant 194 pays via le KidsRights Index, met en lumière un défi global : protéger une génération confrontée à une crise numérique qui redéfinit l’enfance.
