Le groupe américain de cybersécurité CrowdStrike, mis en cause dans la panne informatique des services de Microsoft qui a affecté de nombreuses entreprises à travers le monde ce 19 juillet, a chuté de 17% à l’ouverture de Wall Street. « CrowdStrike travaille activement avec les clients touchés par un défaut trouvé dans une seule mise à jour de contenu pour les utilisateurs Windows […] Il ne s’agit pas d’un incident de sécurité ou d’une cyberattaque. Le problème a été identifié, isolé et un correctif a été déployé », a déclaré à la mi-journée George Kurtz, le patron de l’entreprise, sur X et LinkedIn. « Je tiens à m’excuser personnellement auprès de toutes les organisations, de tous les groupes et de toutes les personnes qui ont été touchés » par cette panne, a-t-il par ailleurs déclaré lors d’une interview à la chaîne américaine CNBC. Une « interaction » entre l’antivirus CrowdStrike et Windows, à l’origine de la panne, a notamment été pointée du doigt par Oleg Gorokhovsky, fondateur de la banque en ligne ukrainienne Monobank.
Dans la matinée, Microsoft avait affirmé prendre des « mesures d’atténuation » le temps de régler le problème. « Nos services sont en cours d’amélioration tandis que nous continuons à prendre des mesures d’atténuation », avait assuré sur X le géant américain. Cette panne a notamment perturbé les aéroports d’Heathrow, de Berlin, de Zurich et d’Amsterdam-Schipol. Tous les aéroports espagnols ont été touchés, ainsi que celui de Hong Kong, où des vols ont été suspendus. Ceux du gestionnaire des aéroports parisiens, le groupe ADP, ont toutefois été épargnés. Sur le front ferroviaire, si en Angleterre le trafic a été fortement perturbé, les services de la SNCF ainsi que ceux de la RATP « ne sont pas touchés par la panne mondiale », a déclaré sur X Patrice Vergriete, ministre délégué chargé des Transports. Même chose avec la Deutsche Bahn, en Allemagne.
Plusieurs compagnies aériennes, telles que Delta, Air France, United et American Airlines ont également fait état de problèmes informatiques. La compagnie low-cost Transavia France a été contrainte d’annuler 49 vols. « Des perturbations devraient se poursuivre ce soir et demain », 20 juillet, a averti cette filiale d’Air France-KLM. La compagnie néerlandaise a expliqué qu’en raison de la panne, il n’était « pas possible […] de réserver un vol, de se connecter» à son espace personnel, ou de «s’enregistrer ». L’irlandaise Ryanair a déclaré rencontrer « des perturbations sur le réseau en raison d’une panne informatique mondiale d’une tierce partie hors de [son] contrôle ».
Dans les aéroports de Budapest et de Vienne, les systèmes d’enregistrement de plusieurs compagnies ne fonctionnaient que manuellement, entraînant « des retards significatifs ». La chaîne de télévision australienne ABC et le groupe français Canal+ ont également été affectés par cette panne géante, ainsi que le Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo). « Paris 2024 est informé des problèmes techniques mondiaux qui touchent les logiciels Microsoft. Ces problèmes perturbent les opérations informatiques de Paris 2024 », a précisé le Cojo dans un communiqué, assurant que ses équipes techniques étaient « pleinement mobilisées pour réduire l’impact de ces problèmes » et avaient « activé des plans d’urgence pour assurer la poursuite des opérations ».
Selon une information reprise par la presse française, des inquiétudes demeureraient au sein du Cojo quant au potentiel impact que cette panne pourrait avoir sur les JO qui débutent dans quelques jours à Paris, l’annulation de vols pouvant notamment perturber l’arrivée des sportifs. « L’une des conséquences principales de cet incident est la suspension de la distribution des accréditations », a déclaré le Cojo dans un communiqué envoyé à RT. « Les centres de distribution d’accréditations ont par conséquent temporairement suspendu leurs opérations », est-il encore stipulé.
Les bourses mondiales ont également reculé, cette panne ayant empêché les indices des bourses de Londres et de Milan d’afficher leur taux de variation à leur heure habituelle d’ouverture.
