En dépit de ce déluge de feu lancé depuis le ciel libanais, violé constamment par l’aviation israélienne, des médias israéliens assurent que des roquettes se sont écrasées à Haïfa. Des barrages de roquettes depuis le sud du Liban ont aussi visé le Golan, le centre de la Galilée et des dizaines de positions au nord, a rapporté Al-Jazeera. L’armée sioniste a déclaré avoir recensé 80 roquettes depuis le Liban ces dernières heures ; 25 vers le Golan, 15 vers la Haute Galilée et 30 en direction de la Basse Galilée et la Galilée centrale. Certains ont été interceptés. Rappelant que depuis ce matin, 165 roquettes ont été tirées depuis le Liban. Le Hezbollah assure avoir bombardé la base et l’aéroport de Ramat David avec des dizaines de roquettes, le QG de la Légion du nord dans la base Ein Zeitim et le complexe des industries militaires israéliennes Rafael dans la région Zevolon au nord de Haïfa. Les sirènes d’alerte avaient retenti dans des régions proches de l’aéroport de Ben Gourion, ont rapporté et le site Walla et al-Jazeera, télé qatarie Firas Abiad, ministre de la Santé du pays, avait annoncé, lors d’une conférence de presse tenue à Beyrouth, le martyr de 274 personnes outre 1.024 autres blessées, dans le sillage de la série de frappes aériennes israéliennes qui ont visé plusieurs régions du Liban depuis lundi matin. Quelque 21 enfants, ainsi que des femmes figurent parmi les victimes, a ajouté le ministre. En milieu de journée, l’armée sioniste a déclaré avoir mené plus de 300 frappes aériennes au Liban depuis le début de la matinée, ce qui constitue le bombardement le plus intense depuis le début des hostilités le 8 octobre dernier. Des avions de combat ont pilonné des régions et des vallées situées entre les villes d’Ansar et de Zrariyeh, à Nabatieh, dans le sud du Liban, a rapporté l’agence d’information nationale (National News Agency, NNA). Les attaques ont visé plusieurs autres zones, notamment Wa’ba, Jibchit, Sharqia, Al-Namiriyeh, les abords de Kfar Tebnit, Nabatiyeh El Faouqa et Deir El Zahrani. De plus, les zones entourant l’autoroute Kfar Roummane-Midneh, la périphérie de Yohmor Al-Shaqif, Arnoun, Jabal Al-Tuffah, Jabal Al-Rihan, la périphérie de Sejoud, et l’ancien point de passage de Kfar Tebnit ont également été touchées. De nombreuses frappes aériennes ont également été signalées dans des zones situées à l’est de Tyr et du fleuve Litani, à la limite sud de Dlafy, dans le sud du Liban. Les attaques israéliennes ont forcé des centaines de personnes à fuir leurs maisons à Tyr et dans d’autres régions du sud du Liban, en direction de la ville de Sidon. « L’agression israélienne est une manœuvre visant à démolir les villages et les villes libanais et à supprimer tous les espaces verts », a déclaré Najib Mikati, premier ministre par intérim.
Daniel Hagari, porte-parole de l’armée sioniste, a déclaré que l’armée pourrait cibler de nombreux villages libanais situés jusqu’à 80 kilomètres de la frontière. « Ces dernières heures, nous avons découvert que le Hezbollah avait l’intention d’attaquer des citoyens israéliens. Nous allons prochainement lancer des frappes contre des cibles hostiles au Liban afin d’éliminer cette menace », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
L’armée a recommandé aux civils des villages du Sud-Liban de quitter les bâtiments où sont entreposées des armes du Hezbollah. Un message téléphonique en provenance de l’occupant israélien a aussi averti le reste de la population libanaise.
La tension est à son comble entre le Hezbollah et Israël depuis une frappe aérienne meurtrière qui a fait au moins 45 morts, dont des femmes et des enfants, ainsi que des dizaines de blessés dans la banlieue sud de Beyrouth. Le Hezbollah a confirmé qu’au moins 16 de ses membres, dont le leader Ibrahim Aqil et le commandant Ahmed Wahbi, ont été tués lors de la frappe israélienne. Cette attaque survient deux jours après qu’au moins 37 personnes ont été tuées et plus de 3 000 autres blessées dans deux vagues d’explosions d’appareils de communication sans fil à travers le Liban. Le gouvernement libanais et le Hezbollah imputent la responsabilité de ces explosions à Israël, mais Tel-Aviv n’a ni nié ni confirmé son implication.
L’armée israélienne a affirmé, lundi, avoir visé quelque 800 cibles du Hezbollah dans les régions du sud et de l’est du Liban. Dans un communiqué, elle a déclaré que des frappes aériennes avaient touché des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban et dans la région de la Bekaa, à l’est du Liban, lors de plusieurs vagues de frappes aériennes menées ce lundi. Et affirmé que ces frappes avaient visé des bâtiments utilisés par le Hezbollah pour stocker des roquettes et des armes.
De son côté, le Hezbollah a déclaré avoir tiré des dizaines de roquettes sur les principaux entrepôts de la base de Nimra, dans le nord d’Israël. Le journal israélien Maariv a rapporté que des incendies ont éclaté et que des coupures d’électricité se sont produites dans plusieurs colonies israéliennes situées sur le plateau du Golan occupé, à la suite d’attaques à la roquette lancées par le Hezbollah. Dans un communiqué précédent, le Hezbollah a déclaré avoir tiré des roquettes sur un complexe militaro-industriel israélien à Haïfa, marquant ainsi la deuxième attaque contre la ville du nord depuis le déclenchement du conflit en cours, le 8 octobre dernier. Le groupe libanais a déclaré que des dizaines de roquettes avaient été lancées sur la société Rafael Electronics au nord de Haïfa, ainsi que sur le QG de réserve du Corps d’armée du Nord et sur la base logistique de la Formation de Galilée dans le camp d’Ami’ad. Le Hezbollah a confirmé dans son communiqué le début d’une réponse aux récentes frappes israéliennes sur le Liban. Le mouvement a aussi revendiqué une attaque d’envergure contre la base aérienne de Ramat David, située à environ 50 km de la frontière libanaise. Selon des médias, des missiles Fadi-1 et Fadi-2, ont été utilisés. Des sources médiatiques ont précisé que le premier est un missile Khaïbar M220 d’une portée de 80 km et le second un Khaïbar M302 de portée de 105 km. Elles ont assuré qu’ils ont été tirés depuis l’une des installations militaires du Hezbollah baptisées Imad.
La base Ramat Daviv située à 46 km de la frontière avec le Liban est la seule base aérienne au nord de la Palestine occupée. Elle abrite les avions de chasse, les hélicoptères de combat de transport et de sauvetage de reconnaissance et les systèmes de la guerre électronique.
La seconde opération d’envergure a eu lieu à l’aube de dimanche, vers 6:30. Dans un deuxième communiqué, le Hezbollah a assuré avoir « bombardé avec des missiles Fadi1 et Fadi2 et des Katiouchas le complexe des industries militaires de la société Rafael pour les équipements électroniques dans la région Zevolon, au nord de Haïfa dans une première riposte aux massacres de Pagers et des talkies-walkies ».
Le correspondant d’al-Manar a rapporté que les sirènes d’alerte ont retenti dans 74 colonies israéliennes sur une profondeur de 50 km. L’armée d’occupation israélienne a dit avoir intercepté la plupart de ces missiles. Des flammes ont été vues dans la base Ramat David.
Des médias israéliens ont indiqué que la censure militaire a interdit de dévoiler les détails de l’attaque de la résistance libanaise. Le quotidien israélien Israel Hayom a fait état de 5 barrages d’une trentaine de missiles lourds qui ont été tirés depuis le Liban et sont tombés en Galilée et à l’est de la ville de Haïfa. La chaine 12 israélien a quant a elle rendu compte de 75 missiles qui ont été tirés sur le nord. Deux maisons ont été endommagées à Kiryat Bialik à proximité de Haïfa, selon le Yediot Ahronoth. Les images diffusées de cette colonie située au nord-ouest montrent des dommages importants. Les images de la chaine qatarie al-Jazeera ont montré des incendies à Nazareth. Des médias ont rapporté que plus 300 mille colons ont passé leur nuit dans les abris. Les estimations de l’armée sioniste prévoient que les tirs du Hezbollah vont se poursuivre les prochaines jours sans toutefois élargir le périmètre du ciblage, rapporte Israel Hayom.
Le correspondant d’al-Manar a fait part d’une nouvelle salve de roquettes en direction des côtes occidentales et orientales du lac de Tabaraya (Tibériade). Plus tard, l’armée d’occupation a assuré que 85 missiles ont été tirés depuis le Liban, indiquant que certains ont été interceptés tandis que d’autres se sont écrasés sur Kiryat Bialik, Tsur Shalom et Moreshet. Dans la matinée, la Société de radiodiffusion israélienne a assuré que 120 missiles ont été tirés dans la nuit depuis le Liban.
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, avait déclaré que l’armée avait porté au Hezbollah libanais « une série de coups », après une nuit d’intenses échanges de tirs transfrontaliers qui ont poussé des centaines de milliers d’habitants du nord d’Israël à se réfugier dans des abris. « Si le Hezbollah n’a pas compris le message, je vous le promets, il le comprendra » a-t-il insisté. L’aviation israélienne a de son côté intensifié ses frappes avant et après les tirs du Hezbollah.
La défense passive israélienne a prolongé la fermeture de toutes les écoles dans les régions du nord du pays, dont certaines sont situées jusqu’à 80 km de la frontière libanaise. Et les hôpitaux de cette région travaillent depuis le 22 septembre au matin en sous-sol, dans les parkings souterrains réaménagés en salles d’urgence et en blocs opératoires.
Au niveau international, les appels à la retenue se sont multipliés, d’abord en provenance de Washington. « Une escalade n’est pas dans l’intérêt d’Israël », selon la Maison-Blanche. L’Union européenne se dit « extrêmement » inquiète du risque d’escalade au Liban et réclame un cessez-le-feu. Londres lance un appel similaire face à une « escalade inquiétante » entre Israël et Hezbollah. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, s’inquiétant, lui, que le Liban devienne un « autre Gaza ».