« Il y a une bonne proposition devant les deux parties et elles doivent, toutes les deux, l’accepter pour que nous puissions la mettre en œuvre », a déclaré John Kirby, conseiller en communication pour la sécurité nationale, avant d’ajouter aux journalistes : « Nous sommes plus proches que nous ne l’avons jamais été ». Les États-Unis estiment que les deux parties « doivent faire un dernier effort » pour parvenir à une conclusion, a-t-il souligné. Joe Biden avait déclaré le 31 mai dernier qu’Israël avait présenté un accord en trois phases qui mettrait fin aux hostilités à Gaza et garantirait la libération des otages dans l’enclave. Le plan inclut un cessez-le-feu, un échange d’otages et de prisonniers et la reconstruction de Gaza. Mais depuis, le processus de négociations a dérapé à cause des manœuvres dilatoires dont a fait preuve Benyamin Netanyahu, protégé de l’administration US. Pour le Premier ministre israélien, tout confine à dire qu’il partage les mêmes convictions que ses ministres les plus radicaux qui croient qu’un « bon palestinien est un Palestinien mort ». Aucun des responsables US n’a réagi aux déclarations du sinistre ministre israélien des Finances qui joue de la faim comme arme de guerre contre les Gazaouis. Déclarations qui ont poussé le chef de la diplomatie européenne à les dénoncer en les assimilant à un « crime de guerre ».
Pour l’heure, seul le langage de la canonnière est en vigueur dans la bande de Gaza. Environ 39 600 Palestiniens ont été tués en près de 10 mois de conflit, depuis qu’Israël a lancé son offensive meurtrière contre Gaza après l’opération de résistance Déluge Al-Aqsa lancée par le Hamas le 7 octobre 2023. L’offensive israélienne a déclenché des tensions régionales accrues, la dernière escalade s’étant produite mercredi dernier lorsque Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a été assassiné dans la capitale iranienne Téhéran, un jour après une frappe israélienne contre la banlieue de Beyrouth qui a tué un haut commandant militaire du groupe libanais Hezbollah.
J. Kirby a déclaré que les États-Unis étaient engagés dans un effort de « diplomatie intense » pour empêcher une escalade plus large au Moyen-Orient et surveillaient de « très près » les événements entre l’Iran et Israël. Insistant sur le fait que les États-Unis ne voulaient pas d’une escalade du conflit, il a déclaré que Washington avait transféré « des capacités importantes » dans la région et défendrait Israël en cas d’attaque. « Si l’Iran agit, comme il l’a déclaré à plusieurs reprises, nous allons nous assurer que nous sommes prêts à défendre Israël dans nos propres intérêts, et nous pensons que les ajustements de la posture de force ordonnés par le Président et dirigés par le secrétaire à la Défense (Lloyd Austin) nous mettent en bonne position pour le faire », a-t-il encore affirmé. Le Pentagone a annoncé dans la journée de vendredi que les États-Unis allaient déployer des moyens militaires supplémentaires au Moyen-Orient en prévision d’éventuelles représailles de l’Iran contre Israël.
Des tirs d’artillerie israélienne contre un campement dans lequel des tentes ont été installées pour abriter des personnes déplacées à Khan Younès a fait au moins 7 tués parmi les Palestiniens, dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré l’Agence de défense civile locale. L’attaque visait les tentes des personnes déplacées dans la ville d’Abasan al-Kabira, à l’est de Khan Younès, a ajouté l’agence par voie de communiqué.
Selon le bureau des médias du gouvernement de Gaza, environ deux millions de personnes ont été contraintes au déplacement par l’offensive israélienne qui se poursuit toujours dans la bande de Gaza.
En violation d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU stipulant un cessez-le-feu immédiat, Israël a fait face à la condamnation internationale suite à son offensive meurtrière qui se poursuit toujours contre Gaza, depuis l’attaque du 7 octobre 2023 par le groupe de résistance palestinien, Hamas.
Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé mercredi que le bilan de la guerre israélienne en cours dans la bande de Gaza était passé à 39 677 martyrs et plus de 91 645 blessés depuis le 7 octobre 2023. Le ministère a indiqué qu’il y avait un certain nombre de victimes « sous les décombres et sur les routes, où les ambulances et les équipes de la protection civile n’ont pas pu les atteindre », en raison des tirs israéliens.
L’armée israélienne a appelé, dans la nuit de mardi à mercredi, les Palestiniens de la région de Beit Hanoun, des quartiers de Manshiya et Sheikh Zayed, ainsi que les personnes déplacées du nord de la bande de Gaza, à évacuer immédiatement la zone, en prévision des opérations militaires, sous prétexte d’avoir détecté le lancement de roquettes. Avichay Adraee, porte-parole de l’armée sioniste, a déclaré dans un communiqué sur la plateforme Telegram : « À tous ceux qui se trouvent dans la région de Beit Hanoun et dans les quartiers de Manshiya et Sheikh Zayed et aux déplacés (nord), pour votre sécurité, évacuez immédiatement vers les abris connus du centre de la ville de Gaza. »
La guerre se poursuit au milieu d’une destruction massive et d’une famine qui a coûté la vie à des dizaines d’enfants, provoquant l’une des pires catastrophes humanitaires au monde. Tel Aviv poursuit la guerre, au mépris de la communauté internationale, ignorant la décision du Conseil de sécurité de l’ONU de l’arrêter immédiatement et les ordres de la Cour internationale de Justice (CIJ) de prendre des mesures pour prévenir les actes de génocide et améliorer la situation humanitaire catastrophique à Gaza.
Plus de 10 mois après le début de la guerre israélienne, de vastes agglomérations de Gaza ne sont plus que ruines, sur fond d’un étant de siège paralysant l’accès de la nourriture, de l’eau potable et des médicaments. Israël est accusé de génocide devant la CIJ qui lui a émis une ordonnance sommant l’État hébreu de cesser immédiatement son opération militaire dans la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne, où plus d’un million de Palestiniens avaient cherché refuge pour fuir la guerre, avant que la ville ne soit à son tour envahie par l’armée israélienne, le 6 mai dernier.