C’est un siège de la circonscription de Madrid qu’a ravi le Parti populaire au PSOE, le parti socialiste espagnol, pour une différence de 1 749 voix, lors de ces législatives anticipées. Un changement qui est loin d’être anodin. Car si jusqu’à présent Pedro Sanchez pouvait envisager de former une large coalition sans le soutien de Junts, formation indépendantiste catalane de Carles Puigdemont, désormais le chef du gouvernement sortant n’a pas d’autre choix que de négocier avec un parti qui va certainement réclamer des concessions majeures.
Si le candidat du PP, qui compte le plus de députés avec 137 sièges désormais, va bien tenter de former un gouvernement, Alberto Nuñez Feijoo sait pertinemment que cette initiative n’a aucune chance d’aboutir, faute de majorité absolue et même de majorité simple. P. Sanchez va donc lancer des discussions avec les formations régionales basques, catalanes et des îles Canaries pour tenter de former une coalition. Un projet de gouvernement qui sera, lui aussi, soumis à un vote d’investiture. Et s’il semble compliqué qu’il obtienne une majorité absolue lors de ce vote, il pourrait bien obtenir une majorité relative si d’aventure les sept députés de Junts votent en sa faveur. Et pour que cela soit possible, il faut que P. Sanchez s’engage à la négociation d’une résolution du conflit qui oppose la Catalogne à l’Espagne, a déjà prévenu depuis Bruxelles, C. Puigdemont.
Si aucun des deux blocs n’obtient de majorité pour former un gouvernement, l’Espagne devra organiser de nouvelles élections, probablement en fin d’année, comme ça a été le cas en 2016 et 2019.