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Le Royaume Uni sous cloche : Une enquête publique ouverte

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Au Royaume-Uni, c’est dans une dizaine de jours que commenceront les auditions de l’enquête publique sur la gestion de la crise Covid. Dirigé alors par Boris Johnson, le pays avait été particulièrement touché dans la première année de la pandémie.
Le Royaume Uni sous cloche

Rishi Sunak qui a succédé à B. Johnson, démissionnaire, à la tête du gouvernement, a entamé un bras de fer judiciaire avec l’équipe en charge de cette enquête publique.

La baronne Hallett, qui dirige cette enquête publique, exige d’avoir accès à toute la correspondance du gouvernement à l’époque du premier confinement. Tous les messages que se sont échangés ministres et conseillers, leurs carnets, leurs agendas… Seulement, pendant la pandémie et depuis, beaucoup des conversations -et des décisions !- se sont passées sur WhatsApp, l’application de messagerie instantanée, beaucoup plus simple à l’époque du télétravail généralisé.

Le gouvernement refuse donc de tout transmettre en bloc. L’argument, c’est que la plupart des messages n’avaient pas de rapport avec le Covid et donc Lady Hallett n’a pas à les consulter. Cette dernière estime que c’est à elle de juger. Le délai pour transmettre les documents étant passé, c’est maintenant la justice qui va trancher.

Il faut noter tout de même, que B. Johnson a transmis des caisses de cahiers, d’agendas, et certains messages. Mais les messages du premier confinement ne sont pas inclus, car son téléphone aurait été piraté.

La semaine passée, plusieurs journaux ont accusé en Une le gouvernement de « vaste dissimulation », de vouloir cacher ce qui s’est vraiment passé pendant les confinements. Pour rappel, le Covid a fait plus de 200 000 morts au Royaume-Uni. Pour l’exécutif, la question ne porte pas sur la teneur des documents – mais surtout sur l’impact de la décision. Il ne veut pas créer de précédent. Pour l’instant, la plupart des archives sont scellées pendant plusieurs décennies, sauf dans quelques cas ciblés, comme les enquêtes publiques.

Comme sur cette affaire, la frontière entre le personnel et le professionnel est beaucoup plus floue, puisque tout passait par une seule et même application, la crainte de Downing Street, c’est que la baronne Hallett découvre des informations sensibles, embarrassantes ou juste privées sur les ministres et les fonctionnaires. Et qu’in fine, ces informations se retrouvent publiques.

On voit bien que les applications tierces – dont WhatsApp n’est qu’un exemple – prennent de plus en plus de place dans la prise de décision. La question se pose de la transparence et du droit à l’information pour les citoyens. Comment archiver ces conversations officielles ? C’est encore un vide juridique. Il y a aussi bien sûr toutes les questions liées à la sécurité et à la durabilité des données partagées par des applications tierces.  Et puis le mode même de prise de décision : tout va beaucoup plus vite sur Internet, mais y a-t-il les bons garde-fous ? L’opposition ici critique « la gouvernance par WhatsApp ».

En mars, de nouvelles consignes ont été publiées : ministres, fonctionnaires, collaborateurs doivent « éviter » d’utiliser des canaux de communication non officiels « autant que possible ». Il n’y a pas d’interdiction, et surtout, toujours pas de statut officiel pour ces communications. Cette enquête publique doit durer trois ans.

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