Tout a commencé lorsque Gustavo Petro, président colombien, a fustigé les propos de Yoav Gallant, ministre israélien de la défense, qui avait justifié « le siège complet » de Gaza par le fait qu’Israël combat « des animaux humains ».
« C’est ce que les nazis disaient des juifs. Les peuples démocratiques ne peuvent pas permettre au nazisme de se réinstaller dans la politique internationale. Les Israéliens et les Palestiniens sont des êtres humains soumis au droit international », a-t-il dénoncé.
Selon les médias israéliens, G. Petro a publié plus d’une quarantaine de messages renvoyant dos-à-dos Israéliens et Palestiniens. Des publications qui ont suscité sur X des échanges acerbes avec Gali Dagan, ambassadeur israélien à Bogota. « Nous attendons d’un pays ami d’Israël qu’il condamne haut et fort l’attaque terroriste contre des civils innocents », a réagi le diplomate israélien.
« Le terrorisme tue des enfants innocents, que ce soit en Colombie ou en Palestine (…) Je demande à Israël et à la Palestine de s’asseoir à une table pour négocier la paix », lui a répondu Petro.
Ces échanges se sont poursuivis lorsque l’ambassadeur israélien, sur une radio locale, a « invité » G. Petro « à visiter le musée de Yad Vashem. Nous pouvons aussi nous arrêter en Pologne, visiter le camp (…) d’Auschwitz ».
« Je suis déjà allé au camp de concentration d’Auschwitz et je vois maintenant qu’il est reproduit à Gaza », a rétorqué le président colombien sur X.
Dimanche 15 octobre, Israël qui est l’un des principaux fournisseurs d’armes à l’armée colombienne, a annoncé qu’il « interrompait ses exportations de sécurité » vers Bogota.
Lior Haiat, porte-parole du ministère israélien des affaires étrangères, a indiqué que Margarita Manjarrez, ambassadrice de Colombie en Israël, avait été convoquée à la suite des « déclarations hostiles et antisémites » de G. Petro, accusant le président colombien d’« exprimer son soutien aux atrocités commises par les terroristes du Hamas, d’alimenter l’antisémitisme, d’affecter les représentants de l’Etat d’Israël et de menacer la paix de la communauté juive en Colombie ».
En réponse G. Petro a déclaré que son pays ne soutient pas le « génocide ». « Si nous devons suspendre nos relations avec Israël, nous les suspendons », avait-il tranché.
L’élection de G. Petro en 2022 a été mal pressentie par certains médias israéliens qui craignaient pour l’amélioration des relations avec son pays. Ce dirigeant de la gauche était connu pour ses critiques acerbes contre Israël. « L’État d’Israël est une chose et la religion juive en est une autre, tout comme l’État colombien est une chose et la religion catholique une autre », avait publié G. Petro sur Twitter en 2019. « Confondre État et religion est caractéristique d’une mentalité archaïque. L’État d’Israël discrimine les Palestiniens comme les nazis discriminaient les Juifs. »