Devant les membres du secrétariat général du Polisario réunis samedi 25 novembre, Brahim Ghali, leader du mouvement séparatiste en perte de vitesse, a tenté de raviver la flamme chez ses partisans frustrés par des années de sur-place. « La république sahraouie réitère son appel à la coopération et la coordination entre les pays de la région pour faire face aux pratiques agressives et expansionnistes du Maroc, qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité dans toute la région », a-t-il fait valoir. Un appel qui rejoint le langage guerrier que nourrit le Polisario au fil de ses communiqués militaires triophalistes.
Les observateurs de la région savent qu’il ne s’agit pas là d’une première. Le Front avait appelé certains pays africains et d’Amérique du sud « de conclure et développer des alliances militaires y compris la signature d’accords de défense mutuelle ».
Mohamed Salem Ould Salek, « ex-ministre des Affaires étrangères » a assuré au micro d’une radio algérienne que « la RASD compte suffisamment de pays et de peuples amis pour conclure des accords de défense mutuelle, notamment au niveau de l’Afrique et ailleurs dans le monde.»
Vindicte contre Berlin
A signaler aussi que le mouvement séparatiste a vivement réagi au traitement réservé par la Deutsche Welle Arabic aux attaques du 28 octobre contre la population civile de Smara, indique l’agence de presse sahraouie. Une lettre de protestation a été adressée à la direction du média public allemand en pointant « certaines inexactitudes contenues » dans l’émission consacrée aux tirs de missiles sur Smara, y pointant des « rapports qui visent toujours à déformer la situation réelle et occulter la réalité de l’occupation militaire pratiquée par le Maroc au Sahara occidental ».
Le Polisario a également dénoncé que l’animateur de l’émission ait qualifié Smara de « ville marocaine ». Et de rappeler que « le Sahara occidental figure sur la liste des territoires non autonomes en attente de décolonisation, conformément à l’article 73 de la Charte des Nations unies ».
Le Polisario ne désarme pas en Allemagne. Son représentant à Berlin y multiplie les sorties médiatiques, les dernières en date remontant à septembre et novembre derniers. En octobre dernier, ses partisans ont remis au ministère allemand des Affaires étrangères, une pétition réclamant du gouvernement d’Olaf Scholz de réviser son soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara, annoncé en décembre 2021. Une quête sans succès…