Ces déclarations confirment les « soupçons » selon lesquels « le Maroc conditionnera toujours les bonnes relations avec l’Espagne à la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidental », a réagi Abdellah Arabi qui représente le mouvement séparatiste en Espagne. Ce dernier a estimé que « c’est bien qu’il y ait une entente et une politique de bon voisinage entre le Maroc et l’Espagne mais à condition que cela ne se fasse pas au détriment des aspirations légitimes du peuple sahraoui ». Tou en ajoutant que « le Maroc ne permettra jamais une politique de bonne entente entre les deux pays si ce n’est en échange d’une position politique favorable à ses prétentions expansionnistes à l’égard du Sahara occidental »
La déclaration conjointe sanctionnant la 12e réunion de haut niveau maroco-espagnole a réitéré le soutien du gouvernement Sanchez au plan marocain d’autonomie au Sahara. Une position déjà exprimée le 7 avril, dans le sillage des entretiens entre chef de l’exécutif espagnol et le roi Mohammed VI.
Toujours depuis Madrid, une partie de la classe politique espagnole persiste à minorer la portée des retrouvailles entre les deux voisins. Elías Bendodo, secrétaire général du PP a indiqué aux médias que P. Sanchez a montré « la mesure de son poids plume sur la scène internationale. Il est difficile d’être plus ridicule » en n’ayant pas bénéficié d’une audience royale au Méchouar.
La bonne relation entre P. Sanchez et le roi Mohammed VI « ne fait l’objet d’aucun doute ». C’est en ces termes que le ministre espagnol des Affaires étrangères a réagi aux critiques du Parti Populaire sur l’absence d’une audience royale accordée au chef du gouvernement espagnol en marge de la 12e réunion de haut niveau entre les deux pays.
« Le sommet sera jugé par ses résultats et non par les photos », a répliqué José Manuel Albares dans une interview à la RTVE. Le chef de la diplomatie a estimé que ces déclarations « démontrent que le PP est absolument incapable de gouverner l’Espagne. Est-ce ridicule de réaliser la première ouverture de l’histoire des douanes à Ceuta, d’avoir une relation frontalière de bon voisinage, contenir les mouvements migratoires, ouvrir des marchés et aller défendre 1 100 entreprises espagnoles ? Le PP ne sait pas de quoi il parle », a-t-il tancé.
A la veille des retrouvailles maroco-espagnoles, le Souverain s’était entretenu par téléphone avec P.Sanchez. A cette occasion, le Roi a invité le chef du gouvernement à « renforcer davantage les relations bilatérales, à travers des actions concrètes marquées par l’efficacité, et des projets tangibles dans des domaines stratégiques d’intérêt commun », avait annoncé le cabinet royal dans un communiqué publié mercredi.