Le patron de l’ONU est arrivé mardi à Mogadiscio pour un bref voyage officiel, son deuxième en Somalie en tant que chef de l’ONU. Cette dernière instance a récemment lancé un appel pour une aide humanitaire de 2,6 milliards de dollars pour ce pays durement frappé par la sécheresse et le dérèglement climatique.
Lors d’un point presse animée à son arrivée, aux côtés du président Hassan Cheikh Mohamoud, A. Guterres a d’abord tenu à rappeler qu’il s’agissait d’une « visite de solidarité » avec les Somaliens à l’occasion du ramadan et qu’il aurait « l’honneur de partager » une rupture du jeûne avec le chef de l’État et ses invités.
S’il a salué « les efforts précieux » engagés par la Somalie pour « lutter contre le terrorisme », ainsi que le travail du président somalien pour restructurer l’État fédéral, sa visite s’inscrit surtout dans le cadre d’une volonté de « sonner l’alarme », a-t-il dit, sur les besoins humanitaires du pays. Car la Somalie, comme le Kenya et l’Éthiopie, est touchée par une sécheresse inédite, avec désormais cinq saisons des pluies médiocres ayant conduit à une perte massive de bétail et de cultures, et forçant plus d’un million et demi de Somaliens à quitter leurs terres en quête d’eau et de nourriture. Une situation dramatique, et particulièrement injuste, selon Antonio Guterres… « Quoique les Somaliens ne contribuent que très peu au changement climatique – la Somalie n’est responsable que de 0,003% des émissions qui contribuent au phénomène – les Somaliens en sont parmi les principales victimes, a-t-il déclaré. Près de 5 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë et, bien sûr, la hausse de prix ne fait qu’empirer les choses ».
A. Guterres a donc « appelé les donateurs» à accroître leur soutien financier pour l’année 2023. Sur les 2,6 milliards de dollars que l’ONU estime nécessaire pour la Somalie, seuls 15%, a-t-il rappelé, ont été réunis à ce jour.