Du côté algérien comme du côté américain, les responsables militaires et civils ont qualifié de « dynamique positive » la coopération militaire engagée entre les deux pays. L’affaire est assez singulière au regard du strabisme traditionnel de l’Algérie qui réserve le plus gros de contrats militaires signés avec la Russie et, de temps à autre, avec la Chine.
Le rapprochement qui s’est fait en crabe entre l’Algérie et les États-Unis a été enclenché depuis les attentats du 11 septembre 2001, rappelle-t-on. les relations sécuritaires entre l’Algérie et les États-Unis se sont considérablement renforcées, avec la mise en place d’un dialogue stratégique périodique sur la lutte contre le terrorisme. Politiques et chroniqueurs algériens font valoir le fait que Washington considère l’Algérie comme un acteur international majeur dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme. Depuis, les hauts gradés algériens qui prenaient part aux rencontres de l’OTAN, dans le cadre de la sécurité en Méditerranée, n’ont jamais fait faux bond. Et la coopération militaire allait prendre une autre dimension avec notamment la récente participation d’une unité d’élite des forces navales algériennes aux manœuvres maritimes communes Express Phoenix organisées par AFRICOM l’été dernier en Tunisie pendant plusieurs jours.
Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne, et le général Langley, patron de l’AFRICOM qui a visité l’Algérie 5 fois depuis 2020, ont signé un mémorandum d’entente dans le domaine militaire entre les ministères de la Défense des deux pays. Les deux parties l’ont qualifié de « pierre angulaire pour atteindre tous les objectifs de sécurité communs », sans plus de détails., le général Langley a déclaré : « Ce mémorandum permettra de construire et de renforcer encore davantage la relation profonde entre nos deux pays. Nous allons ainsi renforcer la sécurité et la paix au niveau régional et international », a confié le haut gradé américain lors de sa rencontre avec le président algérien. « L’Algérie est un pays leader dans la région, et toutes les autres nations en bénéficieront. Les États-Unis et l’Algérie prospéreront ensemble et contribueront collectivement à la protection des peuples », a-t-il encore fait valoir.
Malgré son alliance historique et stratégique avec Moscou dans les domaines de l’armement, de la formation et de la coopération militaire, l’Algérie est restée ouverte à la coopération avec les États-Unis, notamment à travers l’achat d’équipements militaires et la mise en œuvre de programmes de formation. Après la signature du mémorandum d’entente, le général S. Chengriha, a salué la « dynamique positive » de la coopération militaire entre les deux pays, ainsi que « la volonté bilatérale de porter ce partenariat au plus haut niveau pour servir les intérêts des deux pays ». Et d’ajouter : « Nous saluons ce qui distingue les relations de coopération militaire algéro-américaines, basées sur la rationalité, le pragmatisme et le dialogue constructif visant à établir un partenariat durable. »
Mais là ne s’arrête par l’ouverture de l’Algérie. En effet, après avoir reçu le chef de l’AFRICOM, le général S. Chengriha, s’est envolé pour l’Inde. Ce déplacement a pour objectif « le renforcement de la coopération » entre les deux parties, rapportent des médias algériens.
En octobre 2024, Droupadi Murmu, présidente de l’Inde, était à Alger où elle a eu des entretiens avec le général algérien avant de recevoir, en novembre dernier, le général Anil Chauhan, son homologue indien.
L’Algérie cherche à capter, comme l’a fait le Maroc, l’intérêt de l’industrie militaire indienne pour d’éventuels délocalisations.