Les médias avaient déjà relayé des alertes, en octobre dernier, sur le drame écologique qui se déroule à ciel ouvert avec la rupture du courant entre le fleuve et la mer Méditerranée. Lors de la conférence tenue dimanche dernier, les membre de la plate-forme ont dénoncé ce drame, rappelant qu’il a «un impact sur la nappe phréatique, sur l’agriculture et sur un site d’une grande importance biologique et écologique pour Moulouya (zone humide), qui est un habitat pour la biodiversité».
«Ce phénomène s’explique par l’aggravation de la sécheresse depuis l’année dernière et la surexploitation de l’eau le long de la vallée (entre le barrage Machraa Hammadi et l’embouchure). La baisse du niveau d’eau de la Moulouya a même entraîné l’intrusion d’eau de mer par le ruisseau (et donc une hausse de la salinité)», déplorent-ils.
Plusieurs recommandations adoptées appelent à la restauration des écosystèmes du site biologique de l’embouchure de la Moulouya. Ce qui «passe avant tout par la préservation de son débit écologique, sans lequel le site biologique perd ses qualités et sa capacité à jouer son rôle dans le maintien de sa diversité biologique et la protection des oiseaux, des poissons et des organismes en général». Le tissu associatif appelle aussi à «réaliser une étude scientifique, hydrologique et biologique pour évaluer le débit écologique pour Moulouya, à l’exemple de ce qui a été fait pour d’autres oueds, tel que Sebou» et propose la «réutilisation des eaux traitées à Saïdia, Ras El Maa et station de Zayo à des fins agricoles ou pour les espaces verts pour alléger la pression sur les ressources en eau de l’Oued Moulouya».
Les militants écologistes appellent aussi à «élever le site écologique de l’embouchure de la Moulouya au rang de parc national conformément à la loi n°22.07 relative aux aires protégées» et «élaborer dans les meilleurs délais un plan de gestion du site écologique», et à réduire «le pompage» de l’eau au niveau des deux stations de pompage, Moulay Ali et Oulad Astout et les autres stations privées et en s’engagent à ne plus « créer de nouvelles stations de pompage».
En sus, ils appellent à la révision du schéma hydraulique pour l’irrigation et l’eau potable 2020-2027, notamment le projet de construction du barrage Machraa Safsaf et autres barrages sur Oued Moulouya, en prenant en considération la biodiversité comme partie prenante dans l’utilisation de l’eau. Et plaident pour «la mise en place d’ouvrages hydrauliques ou de seuils pour empêcher la remontée d’eau de mer salée à l’embouchure de la Moulouya» et «la surveillance des stations d’épuration et des unités industrielles pour éviter la pollution de l’eau du site».