A la tête de la délégation algérienne, le général Mahrez Djeribi, en poste depuis mars 2023, a profité de cette tribune pour s’en prendre au Maroc. Passant outre le thème principal de la rencontre, à savoir la crise libyenne, ledit général a condamné « l’occupation par le Maroc du Sahara occidental », a fait savoir, lundi, le Front.
« La question du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique, nous rappelle les fléaux de l’occupation et du colonialisme. Le non-règlement de ce conflit entrave l’instauration de la sécurité dans la région en raison de la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu avec le Front Polisario. Ce qui se passe au Sahara occidental occupé est le résultat d’ambitions expansionnistes soutenues par des acteurs extérieurs, ce qui accroît la gravité des menaces qui pèsent sur la région », a fait savoir le haut gradé algérien.
Outre la défense du Polisario, la réunion de Tripoli a aussi permis à l’Algérie d’exhumer sa vieille stratégie des « pays voisins de la Libye », lancée il y a une dizaine d’années pour torpiller le dialogue interlibyen parrainé par le Maroc, processus qui a conduit à la signature, le 17 décembre 2015, de l’accord de Skhirate.
Cette rencontre parrainée par le gouvernement Dabaiba, proche de l’Algérie, intervient au lendemain de la réunion consultative de Bouznika entre des représentants du Parlement libyen installé à Tobrouk (Est du pays), reconnu par la communauté internationale, et du Haut Conseil d’État, établi à Tripoli (Ouest).
Safari mauritanien
Dans la région, il y a lieu de signaler que des éléments de l’armée algérienne ont investi le territoire mauritanien. L’incursion de la patrouille militaire algérienne s’est produite vendredi 20 décembre, « sans aucun avertissement préalable et sans la moindre coordination avec les autorités d’un pays voisin et frère », déplore Anbaa, un média mauritanien.
Une fois interceptée par une unité de l’armée mauritanienne opérant sur les frontières entre les deux pays, la patrouille algérienne « a fourni des justifications maladroites et peu convaincantes, soulignant qu’elle était à la poursuite de terroristes et que la faiblesse du réseau de communication ne lui permettait pas de communiquer avec la partie mauritanienne », précise la même source. « La Mauritanie n’a pas encore réagi officiellement à cet incident, préférant la retenue, même si cette incursion constitue une violation flagrante de sa souveraineté. Cet incident n’est pas un acte isolé », relève-ton.
Pour rappel, le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a effectué une visite privée au Maroc marquée par un entretien, vendredi 20 décembre à Casablanca, avec le roi Mohammed VI.