« L’ennemi israélien sera confronté à un châtiment dur et juste. Je ne parlerai pas d’un temps et de la forme du châtiment, mais laissez plutôt cette question à ce que vous entendrez et ce que vous verrez. Le châtiment viendra, mais comment et où cela se fera, nous le garderons pour nous, dans le cercle le plus étroit » a assuré Sayed Hassan Nasrallah dans une sortie qui n’était pas programmée. Mais la double opération terroriste menée par Israël contre le Liban en ciblant les appareils de communication, « bipeurs » et « talkie-walkie » commandés par le Hezbollah en a décidé autrement.
« Ce qui s’est passé mardi, c’est que des milliers des bipeurs ont été pris pour cible et ont explosé simultanément sans que l’ennemi ne s’en soucie », a rappelé le chef du Hezbollah tout en soulignant que « l’ennemi a utilisé un dispositif civil répandu dans différentes couches de la société. Il ne s’est pas soucié de la présence de bipeurs dans les lieux civils, les maisons, les hôpitaux, les pharmacies, les marchés… Pendant ces deux jours, l’ennemi a voulu tuer 5 000 personnes en deux minutes sans se soucier de rien ».
Pour S. H. Nasrallah, « cet acte criminel est une opération terroriste majeure, un acte de génocide et un massacre, équivalant à une déclaration de guerre. » Reconnaissant avoir subi « un coup dur en matière de sécurité et humanitaire », forfait qualifié par ailleurs de « sans précédent dans l’histoire de notre résistance et peut-être dans l’histoire du conflit avec l’ennemi », il n’a pas manqué de rappeler que face à cette terrible épreuve, le Hezbollah n’entend nullement désarmer même si « l’ennemi a une supériorité technologique, d’autant plus qu’il est soutenu par les USA, l’Occident et l’OTAN. »
Pour le leader du Hezbollah, quand l’ennemi « reconnait que ce qui se passe dans le nord est la première défaite historique d’Israël, c’est une preuve supplémentaire de l’efficacité de notre front ». Et d’ajouter pour ceux qui doutent que le front libanais représente « l’une des cartes de négociation les plus importantes dont dispose la résistance palestinienne pour mettre fin à l’agression contre Gaza ». Voilà qui éclaire sous un jour nouveau les motivations de la double attaque israélienne jugée, sur papier, incapacitante. « Mardi, nous avons reçu des messages via les canaux officiels et non officiels recommandant l’arrêt du soutien à Gaza et des tirs depuis le sud-Liban. Nous avons été informés par les voies officielles et non officielles de menaces de nouvelles frappes si nous n’arrêterons pas nos opérations dans le sud-Liban », a-t-il encore fait savoir. Sauf qu’ « il est impossible que nous nous plions à ces menaces ou de stopper notre soutien à Gaza », a-t-il encore fait valoir.
S. H. Nasrallah a été plus direct en mettant au défi Benyamin Netanyahu : « Vous ne réussirez pas à ramener les déplacés du nord chez eux. Nous acceptons ce défi. Faites ce que vous voulez, vous n’y parviendrez pas ». A contrario, l’alternative existe et elle est ainsi exposée par le leader du Hezbollah. « La seule façon de faire retourner les déplacés vers le nord est de mettre fin à l’agression contre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Ni l’escalade militaire, ni les meurtres, ni même la guerre totale ne ramèneront vos colons dans les colonies du Nord ! Vous le savez », a encore fait glisser le chef de la Résistance islamique au Liban. Message qui, il faut en convenir, va bien au-delà de Tel-Aviv… Reste à faire valoir la loi du Talion. Et à ce sujet, S. H. Nasrallah a encore usé du flou. « Quant au châtiment dur et juste que l’ennemi recevra pour sa dernière agression, je ne parlerai pas d’un temps et de la forme du châtiment, mais laissez plutôt cette question à ce que vous entendrez et ce que vous verrez. Le châtiment viendra, mais comment et où cela se fera? Nous le garderons pour nous, dans le cercle le plus étroit », a-t-il annoncé.
Une fois de plus, l’ennemi le plus crédible d’Israël a remis les pendules à l’heure du Hezbollah. Ce qui met à rude épreuve le moral des Israéliens…