Le Bureau exécutif de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), réuni vendredi, a dénoncé avec force une « exclusion sans précédent » des acteurs professionnels clés dans l’élaboration des lois régissant le journalisme et les médias et mis en garde contre l’aggravation de la crise que traverse le secteur, tant sur le plan juridique qu’économique et organisationnel.
L’instance professionnelle a qualifié la situation comme « le pire scénario pour gérer la crise de la presse nationale », à un moment où les projets de loi sur les médias sont toujours à l’étude au Secrétariat général du gouvernement, sans la participation des professionnels, contrairement aux pratiques établies depuis la première conférence nationale des médias en 1993.
Elle a poursuivi en exprimant son étonnement face à l’absence de pluralisme au sein du Comité provisoire de soutien à la presse. Et souligné que ce comité, qui incluait traditionnellement des représentants de divers secteurs de l’édition depuis plus de vingt ans, est cette année représenté par une seule affiliation. Une situation qui compromet la crédibilité et jette l’opprobre sur les mécanismes de distribution du soutien public.
Le Bureau exécutif a noté la persistance d’une gestion inchangée, malgré les avertissements répétés de la Fédération sur le détournement du soutien public de son cadre légal. Il a insisté sur le fait que ce soutien devrait être un outil d’accompagnement, et non la seule bouée de sauvetage à un secteur en déconfiture.
La fédération a également tiré la sonnette d’alarme sur la chute drastique des ventes de journaux, la montée des vagues de diffamation, les déséquilibres croissants dans la distribution des journaux, et la fragmentation professionnelle qui affecte le paysage médiatique national.
Concernant l’autorégulation de la profession, la fédération a souligné l’urgence d’organiser de nouvelles élections pour le Conseil national de la presse, le mandat du comité intérimaire arrivant à son terme. Elle a appelé le ministère de la Communication et le chef du gouvernement à assumer leurs responsabilités à cet égard.