Le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que l’Etat est responsable de la mise en œuvre du cessez-le-feu au Liban, expliquant que « la résistance a d’autres options si l’Etat ne parvient pas à remplir » ses responsabilités. Il a expliqué que la résistance « est une résistance défensive, rejetant l’occupation et refusant de capituler. C’est un choix. Parfois, elle combat, parfois elle dissuade, tient bon et prévient, et parfois elle est patiente et se tient prête », tandis que les armes « sont un outil utilisé en fonction de l’intérêt ».

 « Ne nous demandez plus rien. Qu’Israël se retire, cesse son agression et libère les prisonniers. Ensuite, nous verrons », a encore fait valoir le chef du Hezbollah. Il a dans ce contexte expliqué que le Hezbollah et l’État libanais « ont directement adhéré à l’accord de cessez-le-feu, contrairement aux 3 300 violations israéliennes », alors que l’agression de l’occupation se poursuit.Il a aussi souligné que la résistance « considère que la guerre n’est pas terminée et que l’exploitation de la force par Israël ne fait qu’accroître la fermeté et la défiance de la résistance ».

Le numéro un du Hezbollah a affirmé que la pression américaine sur les responsables libanais ne permettrait pas de réaliser les conditions d’Israël, notant qu’elle « viole les limites de la souveraineté du Liban » et doit cesser. « Les USA portent une responsabilité car c’est eux qui sponsorise la poursuite de l’agression, tout comme elle l’a sponsorisée ici, à Gaza, et partout ailleurs. L’État doit agir plus efficacement et le Liban doit être fort avec ses fils et son peuple. N’ayez pas peur de hausser la voix…Le merveilleux modèle yéménite a forcé les USA à se retirer et a été présenté pour Gaza, la Palestine et la dignité arabe et humaine », a-t-il conseillé aux responsables libanais.

A destination de Washington, il s’est voulu assez clair en assurant : « Vous n’obtiendrez pas ce qui n’a pas été réalisé pendant la guerre, et ces conditions ne seront pas remplies, quels que soient les sacrifices et le coût de la confrontation. Nous sommes face à deux options : soit la victoire ou le martyre, et nous sommes prêts aux deux ». Et de conseiller au président Donald Trump de « saisir l’opportunité de se libérer de l’emprise d’Israël  car celui-ci constitue une entrave à l’expansion de ses investissements dans la région ».

Le secrétaire général du Hezbollah a souligné que « personne ne peut déplacer le Liban de sa place, ni faire disparaître la résistance du sol libanais ».

Cheikh N. Qassem a abordé la reconstruction des bâtiments résidentiels détruits par les bombardements israéliens, expliquant qu’elle est « le principal pilier de la stabilité », exhortant le gouvernement libanais à « agir rapidement ». Il n’a pas manqué d’évoquer la volonté de l’Irak et de l’Iran de soutenir la reconstruction du Liban, ajoutant que « d’autres pays ont discuté avec nous, mais le gouvernement libanais doit se mobiliser. » Lançant ainsi la balle dans le camp de l’establishment libanais qui semble tétanisé à l’idée de faire valoir ses revendications territoriales et nationales auprès de Washington.

Sur le plan interne, les élections municipales au Liban ont été abordées par le chef de file du Hezbollah qui a rappelé que le parti« insistait pour les tenir à temps parce qu’il veut renforcer l’État ». Dès lors, le Hezbollah « était une soupape de sécurité nationale lors de ces élections », a-t-il encore fait valoir.  Dans la capitale Beyrouth, il a expliqué que le parti « mettait les intérêts du pays en premier, en assurant l’équilibre dans la capitale et en veillant à ce que les chrétiens ne se sentent pas ciblés », une expérience similaire qu’il a mis à exécution dans la municipalité de Haret Hreik.

Il a ajouté que le Hezbollah s’est présenté aux élections « avec une volonté nationale et un message unificateur, et ne veut exclure personne, et a ouvert la main à la coopération avec tout le monde ».

Concernant la relation avec le mouvement Amal, Cheikh N. Qassem a déclaré que les deux alliés ont prouvé « qu’ils sont une soupape de sécurité sociale et nationale » et que leur alliance électorale est stratégique et indestructible.

S’agissant des élections qui se sont tenues samedi 24 mai, il a dit: « la participation aux élections a été importante et les foules de sudistes nous ont rappelé le souvenir de la libération en 2000…». Il a dans ce contexte remercié le « peuple fidèle dans la Bekaa, à Beyrouth, dans la banlieue sud, au Mont-Liban, au nord et dans toutes les régions libanaises ».

A propos de la fête de la Résistance et de la Libération le 25 mai, le chef du Hezbollah a souligné que « l’émergence de la résistance était très naturelle, avec un peuple fier qui n’accepte ni l’humiliation, ni l’occupation, ni la soumission à cet ennemi ». Il a rappelé notamment qu’Israël a tenté d’imposer l’accord du 17 mai, mais la résistance populaire et nationale l’a empêché de conclure cet accord destructeur. La volonté et la détermination de la résistance depuis 1982 ont rendu Israël incapable de s’installer sur le territoire libanais. L’entité sioniste a essayé de conclure un accord avec le Liban avant 2000, mais celui-ci a refusé, alors il a été contraint de se retirer dans la nuit, laissant ses agents derrière lui.Et c’est ce jour-là que le 25 mai a été déclaré Journée de Résistance et de Libération.

Rappelant « qu’il n’y a pas eu d’effusion de sang, ni de conflits sectaires ou de discorde religieuse dans la zone frontalière après la libération en 2000 », Cheikh N. Qassem a souligné que le 25 mai 2000 était « une grande victoire pour la résistance et le peuple sacrificiel, qui a pu briser le pouvoir d’Israël en le contraignant à se retirer sans condition ». Et affirmé que la Journée de la Résistance et de la Libération a transformé le Liban « de la faiblesse à la force et a permis aux Libanais de vivre dans la dignité, la fierté et la souveraineté ».

Le leader chiite a également affirmé que la résistance subsistera et qu’elle s’est avérée être « l’option de libération », tandis qu’elle « a mis fin à l’option d’expansion d’Israël et à sa capacité à grignoter des parties du Liban ».

Et de relever que la résistance a provoqué une transformation en Palestine occupée et placé l’occupation sur la voie de l’anéantissement, soulignant qu’elle était « le prélude qui a créé tout ce qui a suivi ».

Dans ce contexte, Cheikh N. Qassem a rendu hommage à l’imam Sayed Moussa al-Sadr, le martyr Cheikh Ragheb Harb, le martyr Sayed Abbas al-Moussawi, le commandant martyr Imad Moghniyeh et le maitre des martyrs de la nation, Sayed Hassan Nasrallah, soulignant que « le mérite de la libération leur revient ». a fait une mention spéciale au martyr Sayed Nasrallah, le décrivant comme « le joyau brillant qui a mené la résistance à ses victoires ». Il a également remercié l’ancien président libanais Emile Lahoud, qui a « soutenu la résistance », et l’ancien Premier ministre libanais Salim al-Hoss, qui « s’est tenu aux côtés de la résistance » lors de la libération du sud en l’an 2000.

Il a en outre ajouté que la déclaration du commandant actuel de l’armée libanaise, le général Rodolphe Haykal, « exprime son patriotisme et celui de l’armée », affirmant son engagement envers l’équation « armée, peuple et résistance ».

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