Autant dire que la tension reste vive. La veille mercredi, l’armée israélienne a indiqué avoir tué le 19 février trois « terroristes recherchés » en Cisjordanie occupée, où elle a multiplié ces derniers mois les opérations militaires. Depuis le 7 octobre 2023, au moins 897 Palestiniens y ont été tués par Tsahal ou par des colons, selon le ministère palestinien de la Santé.
A Khan Younès, au-dessus du podium, une banderole représente Benjamin Netanyahu en vampire, responsable de la mort des 4 captifs, dont une mère et ses deux enfants de la famille Bibas. Les cercueils ont été ensuite transférés dans des voitures blanches tout terrain du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui ont ensuite quitté le secteur. Le Hamas avait annoncé en novembre 2023 la mort de Shiri Bibas et de ses enfants dans un bombardement israélien contre Gaza.
Le Hamas a remis donc pour la première fois depuis le début de la trêve des captifs défunts, par l’intermédiaire du CICR, comme c’est le cas pour les captifs vivants. Il doit ensuite libérer samedi six prisonniers vivants en échange des centaines de détenus palestiniens, dont plusieurs condamnés à perpétuité. L’accord prévoit, d’ici la fin de sa première phase le 1er mars, la libération d’un total de 33 captifs, dont huit morts, en échange de la libération de 1.900 Palestiniens détenus dans les geôles de l’occupation israélienne.
Le Hamas s’est dit prêt mercredi à libérer « en une seule fois », et non plus en étapes successives, tous les captifs encore retenus dans la bande de Gaza, lors de la deuxième phase de la trêve, qui doit débuter le 2 mars, selon l’AFP. 70 captifs sont toujours retenus à Gaza, dont au moins 35 sont morts, selon la version de l’occupation.
Les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été retardées, le Hamas accuse l’entité sioniste de violations de l’accord de cessez-le-feu. La troisième et dernière phase doit porter sur la reconstruction de la bande de Gaza en ruines.
Depuis le début du cessez-le-feu conclu le 19 janvier, 19 captifs israéliens ont été libérés contre plus de 1.100 Palestiniens détenus par les forces d’occupation, à raison d’un échange par semaine lors de la première phase de la trêve.
La guerre génocidaire israélienne, lancée contre Gaza en octobre 2023, a couté la vie à plus de 48.000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants.
Nerf de la guerre
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a signé le 17 février un ordre de saisie de 320 millions de NIS (90 millions de dollars) de fonds fiscaux palestiniens afin de les utiliser pour indemniser les familles d’Israéliens touchées par la guerre. « Il n’y a pas de signature plus morale et plus juste que d’empêcher l’Autorité palestinienne de financer le terrorisme et de saisir ses fonds au profit des familles des victimes du terrorisme. C’est une étape nécessaire dans notre lutte nationale contre le terrorisme et contre l’Autorité palestinienne qui le soutient », a déclaré B. Smotrich.
En août, le ministre des finances a confisqué 100 millions de NIS (près de 27 millions de dollars) à l’Autorité palestinienne (AP) à Ramallah, l’accusant de soutenir le « terrorisme ».
Le cabinet de sécurité israélien devait se réunir lundi pour discuter de l’opportunité de poursuivre les négociations sur la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza.
En cas d’accord, cette seconde phase devrait permettre au Hamas de libérer des dizaines de prisonniers de Gaza, tandis qu’Israël relâchera des centaines d’autres prisonniers palestiniens. Les forces israéliennes sont censées se retirer intégralement de Gaza et une trêve durable doit entrer en vigueur. Toutefois, B. Smotrich et d’autres ministres juifs suprématistes ont déclaré vouloir quitter la coalition au pouvoir de Benyamin Netanyahou si la guerre ne reprend pas. Samedi, le ministre israélien des Finances a annoncé que le plan du président américain Donald Trump visant à expulser les Palestiniens de Gaza débutera dans les semaines à venir, le déplacement commençant lentement, puis s’accélérant au fil du temps. « Les préparatifs ont commencé au sein de nos équipes, aux côtés de celles du président américain Donald Trump », a déclaré B. Smotrich aux journalistes, rapporte Channel 12. Il a expliqué que le plan comporte deux étapes. « La première étape consiste à trouver des pays qui peuvent les accueillir, et la seconde sera une énorme opération logistique pour évacuer d’ici le plus grand nombre de personnes possibles ».
Les Palestiniens de Gaza ont rejeté le plan de nettoyage ethnique de D. Trump, les privant de leurs maisons et de leurs terres, tandis que les groupes de défense des droits ont déclaré que ce plan est illégal au regard du droit international.