Le Service de sécurité de Russie (FSB) a annoncé mercredi l’arrestation, en coopération avec le Comité d’enquête et le ministère de l’Intérieur, de six individus suspectés de préparer « une série de crimes terroristes » contre les forces de sécurité ainsi que des édifices religieux dans cette république du Caucase, frontalière de celle de Tchétchénie. « À la suite des activités menées à Nazran et Kantychevo, six résidents locaux, citoyens de la Fédération de Russie, membres d’une organisation terroriste internationale interdite en Russie, qui nourrissaient l’intention de commettre des actes de sabotage et de terrorisme contre des employés des forces de l’ordre républicaines, ainsi que des sites religieux, ont été identifiés et arrêtés », indique le communiqué. « Ils préparaient notamment un attentat contre l’Église de l’Intercession-de-la-Mère-de-Dieu dans la ville de Sounja », est-il également signalé. Le FSB rapporte avoir découvert aux domiciles des individus et dans une cache « un engin explosif improvisé, des composants pour sa fabrication, des armes à feu et des armes blanches ». S’ajoutent « des symboles d’une organisation terroriste, des supports électroniques contenant des instructions sur la conduite d’opérations de combat en milieu urbain et les conditions forestières » ainsi que des « instructions pour assembler des explosifs et des engins incendiaires ». « Les détenus ont avoué », conclut le document, où il est précisé que le Comité d’enquête, pour la République d’Ingouchie, a ouvert une procédure pénale.
Sur sa chaîne Telegram, l’antenne locale du Comité a précisé que cette procédure avait été ouverte aux titres de « participation aux activités d’une organisation terroriste », « préparation en vue de commettre un acte terroriste par un groupe de personnes par complot préalable » ainsi que pour « acquisition, transfert, vente, stockage, transport, expédition ou transport illégaux d’explosifs ou d’engins explosifs ». Plusieurs arrestations, liées à des préparatifs d’attentats, ont récemment été effectuées dans le Caucase. Le 19 juillet, le FSB avait annoncé l’arrestation d’un individu soupçonné de préparer une attaque terroriste dans une gare routière à Iessentouki, une ville de 110 000 habitants située à 200 kilomètres de Nazran dans la région de Stavropol. Quelques jours plus tôt, le 11 juillet, le Service de sécurité avait déclaré avoir déjoué un autre attentat dans le Caucase, visant une église orthodoxe et son clergé, à Maïkop, dans l’Adyguée, une république enclavée dans la région de Krasnodar. Également dans le Caucase russe, au Daghestan, des églises orthodoxes, une synagogue ainsi qu’un poste de police avaient été attaqués le 23 juin dans plusieurs villes. Un prêtre orthodoxe et 15 agents des forces de l’ordre avaient été tués avant que les assaillants ne soient neutralisés.
Danger chimique
La veille mardi, le général Igor Kirillov, chef des troupes de protection (NBC) des forces armées russes, a révélé que Kiev continue d’importer des substances chimiques qui pourraient être utilisées pour fabriquer une « bombe sale ». La Défense russe a également révélé que Kiev avait reçu 500 tonnes de triéthanolamine, composé employé dans la fabrication d’armes chimiques.
Les forces ukrainiennes se préparent à augmenter leur utilisation d’armes chimiques en fabriquant des obus spécialisés compatibles avec les systèmes d’artillerie fournis par l’Occident, a déclaré le général russe, chargé des défenses contre les armes de destruction massive, en conférence de presse. Il a cité des documents militaires récupérés dans des positions ukrainiennes capturées comme preuve de cette activité. « Il s’agit de la livraison à l’Ukraine d’environ 500 tonnes de triéthanolamine [TEOA, un composé inscrit à l’annexe 3 de la Convention sur les armes chimiques (CAC)], une substance chimique qui peut être utilisée pour la production de gaz moutarde », a-t-il précisé.
Le général a également révélé que les experts russes en armes chimiques avaient identifié plus de 400 cas d’utilisation d’armements interdits durant le conflit en Ukraine et qu’ils s’attendaient à de nouvelles découvertes en raison des nombreuses provocations impliquant des produits chimiques toxiques. Un autre facteur de risque, selon le chef des troupes de protection nucléaire, bactériologique et chimique (NBC) des forces armées russes, provenait des importations en Ukraine de déchets chimiques dangereux et de combustibles nucléaires usés qui pourraient être utilisés pour la fabrication de ce qu’on appelle une « bombe sale » et des provocations chimiques « sous faux drapeau ». Le général russe a rappelé que l’achat de produits chimiques similaires par la Syrie avait provoqué un tollé parmi les nations occidentales. En conséquence, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) avait recommandé en 2023 une interdiction totale de l’exportation de produits chimiques à double usage vers ce pays du Moyen-Orient. I. Kirillov a accusé l’OIAC d’appliquer des doubles standards, affirmant que son processus décisionnel était entièrement contrôlé par les États-Unis, qui ont détourné l’agence internationale à des fins géopolitiques. Il a appelé la communauté internationale à prendre au sérieux ses avertissements concernant les actions ukrainiennes et a exhorté l’organisation à faire son travail et à tenir Kiev responsable des violations de la CAC.