Signe d’une entente peu cordiale, cela faisait 16 mois que les deux dirigeants voisins, grec et turc, ne s’étaient plus rencontrés. Tous deux fraichement réélus, les deux dirigeants entendent cependant repartir sur une base en apparence plus apaisée que lors de leur mandat précédent.
En parallèle, les nouveaux ministres de la Défense des deux pays, tout comme ceux des Affaires étrangères, se sont, eux aussi, réunis. Après plusieurs épisodes de tensions entre Grèce et Turquie, le Premier ministre grec parle à présent d’initier une nouvelle feuille de route.
En termes de tensions, 2020 a marqué un premier tournant. Pendant l’hiver, le président turc a déclaré ouvertes les frontières vers la Grèce, provoquant une ruée de migrants et de demandeurs d’asile à la frontière terrestre qu’Athènes a verrouillée. À l’été, ensuite, un navire d’exploration turc à la recherche de gaz en Méditerranée a été proche de provoquer un conflit entre les deux pays.
Les relations semblent se détendre en mars 2022 lorsque les deux dirigeants se rencontrent à Istanbul. Mais, un discours de K. Mitsotakis à Washington, trois mois plus tard – critique de la politique turque – provoque l’ire d’Ankara. R.T. Erdogan emploie alors un ton belliqueux et menace notamment d’envahir une île grecque à l’improviste.
Il a fallu un séisme meurtrier en Turquie en février dernier – où Athènes a apporté son assistance – pour que les deux pays retrouvent, progressivement, le chemin du dialogue, qui les a menés jusqu’à Vilnius.