Lors de la plénière consacrée aux réponses du chef du gouvernement aux questions relatives à la politique générale à la Chambre des conseillers, Aziz Akhannouch, patron de la majorité actuelle, a indiqué que l’exécutif a fait du dialogue social un socle essentiel pour que les questions de l’emploi figurent en tête de ses priorités durant la prochaine phase, eu égard au caractère prioritaire et urgent de ces questions.
Le dialogue social « va désormais au-delà des discussions classiques sur les questions d’emploi traditionnellement soulevées à la veille du 1er mai de chaque année », a-t-il soutenu, précisant que le gouvernement a réussi à transformer ce dialogue en un véritable moyen pour aborder les problématiques des inégalités et de justice sociale, ainsi qu’un cadre de référence pour le débat sur le développement du modèle économique marocain et les relations sociales avec les syndicats et le patronat. Et de noter que le gouvernement, à travers le mécanisme du dialogue social, souhaite établir des ponts de communication avec les partenaires en vue d’interagir de manière constructive avec les questions prioritaires, en particulier celles de l’emploi, afin de favoriser un investissement productif favorisant un travail décent et durable.
A cet égard, A. Akhannouch a appelé à fédérer les efforts pour élaborer une nouvelle génération de politiques publiques cohérentes et orientées vers l’emploi, tout en mettant en œuvre des programmes de formation adaptés au marché du travail et en facilitant l’accès des jeunes issus de toutes les catégories sociales à l’emploi.
Interpellé sur le thème « Dialogue social, un mécanisme pour améliorer les conditions de travail et stimuler l’économie nationale », Aziz Akhannouch a souligné que cette initiative reflète une vision gouvernementale claire visant à renforcer l’édifice démocratique et à consolider les bases de l’État social, conformément aux hautes orientations du Roi Mohammed VI. Il a souligné l’importance accordée par le souverain au dialogue social, citant le discours royal du 19e anniversaire de la Fête du Trône, qui a appelé à une action rapide pour aboutir le chantier du dialogue social.
Le chef du gouvernement a mis en avant l’esprit de « patriotisme sincère » caractérisant les échanges entre l’exécutif et les partenaires sociaux et économiques, ayant conduit à des avancées significatives lors des différents cycles de dialogue. Il a noté à ce titre que ces rencontres ont « débouché sur des résultats tangibles ».
En outre, il a considéré que le gouvernement, depuis le début de son mandat, avait réactivé le mécanisme du dialogue social après des années d’absence, établissant un climat de confiance mutuelle et travaillant à consolider l’État social et à renforcer la compétitivité économique nationale. Cela a permis la signature d’une charte nationale pour institutionnaliser le dialogue social et assurer sa continuité, marquant ainsi une étape significative dans « l’histoire du gouvernement marocain », a-t-il noté rappelant la signature du procès-verbal du 29 avril 2024.
Le chef du gouvernement qui intervenait devant le Parlement a indiqué que la pandémie de Covid-19 avait redéfini les priorités stratégiques, accentuant l’importance des secteurs sociaux et économiques et la nécessité de trouver de nouvelles solutions pour l’éducation, la santé et l’emploi. Et de souligner la volonté de son gouvernement de placer l’élément humain au cœur de son programme pour répondre aux défis de souveraineté et concrétiser l’État social conformément aux aspirations des citoyens.
Les indicateurs économiques au titre de l’année 2023 « mettent en évidence l’effort colossal du gouvernement pour surmonter les déficits cumulés ayant affecté la situation de l’emploi dans le Royaume », a-t-il encore dit, affirmant que l’économie nationale a pu réaliser des résultats positifs, en dépit de la succession de conjonctures nationales et internationales difficiles. Et de conclure que le gouvernement, avec ses partenaires économiques et sociaux, a établi un modèle marocain de dialogue social, qui sera une étape importante dans la consolidation du projet démocratique marocain, et un mécanisme central pour asseoir les fondements de l’État social conformément à la volonté royale.
A mi-mandat, cette prestation du chef du gouvernement soulève moultes questions quant à l’efficacité de la politique officielle en matière de lutte contre le chômage et le sous-emploi et l’amélioration des conditions de vie de la majorité des citoyens. Surtout que les chiffres incontestables avancés par le Haut commissariat au plan (HCP) sur le marché de l’emploi et autres indices liés au pouvoir d’achat ont de quoi faire tinter toutes les alarmes…