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Le chef de l’état-major israélien dans le viseur : Le Hezbollah met à rude épreuve les Israéliens

Des images vidéo de 27 secondes ont semé la panique parmi des observateurs israéliens. Diffusées sur Twitter par le correspondant d’al-Manar, elles ont montré une délégation militaire israélienne de haut rang, conduite par Herzi Halevi, chef d’état-major, dans l’avant-poste cheikh Abbad, en face de la localité libanaise Hola au sud du Liban. Il était accompagné du major-général Ori Gordin, commandant du Commandement du Nord de l’armée israélienne, du chef de la Brigade de Galilée et d’autres.
Le chef de l’état-major israélien dans le viseur : Le Hezbollah met à rude épreuve les Israéliens

Shai Levy, correspondant de la télévision israélienne Channel 12 a commenté ces images sur Twitter en ces termes : « la plupart des problèmes de l’armée israélienne se manifestent dans cette vidéo ».

Naom Amir de Channel 14 a quant à lui renchéri en soulignant que « cela aurait pu être un coup d’ouverture très fatal ». « Nous payons quelque 70 milliards de shekels (=29 m$) par an pour l’armée israélienne et voilà l’armée que nous obtenons », a réagi un internaute israélien sur les réseaux sociaux. « Qu’adviendrait-il si le Hezbollah décidait de viser le commandement militaire israélien, et si l’objectif de la caméra qui a pris les images était remplacée par celui du fusil d’un sniper ? », a dit un autre.

Dans les médias libanais, des journalistes se sont intéressés à ces images.

Selon Yahia Dbouk, chroniqueur des questions israéliennes dans le journal al-Akhbar, cet extrait où « le héros est le chef d’état-major de l’armée israélienne va au-delà de la bataille de sensibilisation » à laquelle le Hezbollah s’adonne contre l’entité d’occupation. Cela illustre, ajoute-t-il, « le niveau de surveillance par le Hezbollah de la situation sur le terrain à la frontière et qui est tel qu’il capte un mouvement censé être éloigné et surprenant pour les observateurs de l’autre côté de la frontière, d’autant qu’il est précédé puis accompagné de mesures de protection et d’un suivi approfondi de la zone d’itinérance, afin de ne pas laisser de place aux surprises ». Ce niveau étant compatible avec la multiplication des visites des militaires ou d’autres personnalités israéliennes à la frontière avec le Liban, constate-t-il.

En outre, il considère que la diffusion de ces images porte un message en soi dans le cadre des messages que les deux protagonistes s’échangent ces deniers temps. Elle fait partie selon lui des provocations qui sont devenues monnaie courante de part et d’autre de la frontière, et ce, depuis la confiscation par Israël de la partie libanaise du village al-Ghajar, après l’édification d’une barrière la séparant du territoire libanais, et l’édification d’un tronçon de mur dans la région de Kfarchouba réclamée par le Liban. Confiscation directement contrée par le Hezbollah qui a installé une tente au nord de la Ligne bleue, dans la région des Hameaux de Chebaa occupés, et y a stationné des combattants qui ont reçu l’ordre de riposter immédiatement en cas d’agression israélienne.

D’autres provocations auxquelles le Hezbollah ne serait pas étranger aux yeux des Israéliens ont suivi : tirs de feux d’artifice ou tirs en l’air effectués par des jeunes face aux soldats israéliens ; confiscation et sabotage des caméras de surveillance israéliennes sur le mur séparant la colonie Metula et le village libanais Kfarkela, également par des jeunes ; travaux de nivellement par les habitants libanais qui ont permis d’ouvrir une route dans la région de Kfarchouba, zone qui n’avait pas été approchée depuis 1978.

Le quotidien israélien Yedioth Ahronoth rend compte « d’une hausse du niveau de courage de l’organisation (Hezbollah) qui cherche davantage de provocations contre l’armée israélienne sur la ligne de démarcation tandis que le commandement politique israélien recommande de s’abstenir de toute riposte ».

Pour la première fois depuis plusieurs décennies, les habitants du village libanais Kfarchouba, occupé par Israël, ont réalisé des travaux de nivellement pour ouvrir une route à proximité de la ligne de retrait, Les travaux étaient opérés à quelques mètres du tronçon du mur édifié par l’entité sioniste depuis quelques jours sur ce territoire libanais situé au-delà de la Ligne bleue, établie provisoirement sous la supervision des Nations Unies. Des militaires escortés par des chars israéliens se sont déployés durant ces travaux, mais sans intervenir. Ils avaient dans la matinée jeté une bombe fumigène à proximité du bulldozer libanais.

L’armée libanais aussi s’est mobilisée en face de la force israélienne. Elle a reçu les ordres de rendre la pareille à toute provocation israélienne. Des forces de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (FINUL) étaient également présents à proximité des blocs de ciment qui ont été amenés dans cette région.
Les travaux ont été achevés en cours de journée.

Qassem al-Qaderi, maire de Kfarchouba, a salué cette démarche de la part des habitants, assurant que c’est la première fois qu’ils entrent dans cette région depuis 1978. Il a indiqué que cette ligne qui reliait deux avant-postes israéliens celui de Sammaqa et celui de Rweiss al-Alam était fermée. Selon lui cette région n’a pas été occupée en 1967 avec la région du Golan syrien et ne devrait donc pas être comprise par la résolution 224, mais dans le cadre de la résolution 425 sur le retrait israélien des territoires libanais car elle a été occupée en 1978.

« L’Etat libanais devrait profiter de l’occasion que présentent les discussions sur les frontières terrestres afin de réclamer le retrait israélien de ce village », a-t-il affirmé, révélant que le ministre libanais des Travaux lui avait promis d’asphalter cette route.

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