Des missiles en provenance du Liban ont directement touché, jeudi, un rassemblement de soldats de l’armée israélienne dans la colonie de Metulla. Les médias israéliens ont fait état de 5 tués dans la colonie. Peu auparavant la radio de l’armée d’occupation israélienne avait indiqué que le nombre de blessés suite à la chute d’un missile à Metulla s’était élevé à 6, dont 4 dans un état très critique et 2 dans un état grave.
Plusieurs missiles se sont en outre abattus sur la colonie Karmiel, située entre les villes occupées de Safed et Akka (Acre). Les médias israéliens ont rapporté que les forces de secours ont été dépêchées sur le lieu de la chute des missiles. La Résistance islamique au Liban a revendiqué dans un communiqué que ses combattants ont bombardé à 12h25 la colonie de Karmiel avec une volée de missiles.
A la périphérie de la ville frontalière d’al-Khiam, au sud du Liban, des affrontements avec des forces israéliennes n’ont pas cessé. A 9h30, un rassemblement des forces israéliennes dans le quartier de Wata al-Khiam (au sud-est de la ville) a été visé avec des obus d’artillerie, suivi cinq minutes plus tard par un barrage de de missiles. A 10 H00, le même scenario s’est répété, avant de reprendre un quart d’heure plus tard. Au sud de la région de Khiam, à 11h30, une salve de missiles a visé un attroupement des forces israéliennes, suivi de tirs d’artillerie une demi-heure plus tard. A 12h25, les combattants de la Résistance islamique ont bombardé la colonie de Karmiel avec un grand barrage de missiles ce que les médias israéliens ont répercuté en signalant que les forces de secours y ont été dépêchées. En milieu de journée, des missiles ont été tirés contre un attroupement des forces israéliennes dans la colonie de Yiftah.
Plus, au moment où des raids meurtriers israéliens frappaient la région de la Bekaa après un avertissement d’évacuation de la ville de Baalbek, à l’est du Liban, la Résistance islamique annonçait des tirs de drones et de roquettes contre des sites militaires de l’occupation au nord des territoires occupés. Le communiqué publié dans l’après-midi parle d’une attaque combinée via « des barrages de missiles spéciaux et un escadron de drones » contre la base Ein Shimer de la brigade régionale de défense aérienne et balistique, à l’est de Hadera, des groupements de militaires dans la base Eliakim qui dépend du commandement de la région nord au sud de Haïfa, et la base Shraga au nord de la ville de Akka (Acre). Le texte assure que ces tirs « ont frappé leurs cibles avec précision après que les tentatives de les intercepter se sont soldées par un échec pendant leur survol un certain temps au-dessus des territoires palestiniens occupés ».
Alors que la censure militaire de l’occupation israélienne interdit de révéler l’endroit où ces drones ont frappé, Canal 12 a rapporté que des drones ont été pourchassés pendant 40 minutes, tandis que la radio militaire a rapporté que des avions de chasse et des hélicoptères participaient à la traque. Selon le chaine qatarie al-Jazeera, les médias ont rendu compte de 5 drones.
Des médias ont indiqué qu’un drone a explosé dans le camp israélien Shraga qui est une base de la brigade Golani à proximité de Akka (Acre) et d’autres ont rapporté qu’une enquête est menée pour savoir si un drone a explosé dans la base Eliakim.
La radio de l’armée d’occupation a pour sa part indiqué qu’une explosion a été entendu à Hadera, blessant deux colons pendant qu’ils fuyaient vers les abris. D’autres médias ont dit qu’un drone a frappé un bâtiment à proximité de la centrale électrique de Hadera.
Des sources médiatiques ont finalement fait état de 4 drones qui ont survolé l’espace aérien depuis la frontière et jusqu’à Hadera pendant 40 minutes, indiquant que 3 d’entre eux ont explosé dans le camp Shraga à proximité de Akka et à l’intérieur de la base Eliakim au sud de Haïfa et le quatrième sur un bâtiment à Hadera.
Dans l’après-midi, la résistance avait fait état d’une attaque à 15h50 contre une douzaine de militaires ennemis israéliens via un projectile téléguidé entre les deux localités Kfar Kila et Deir Mimas, assurant qu’il y a des tués ou des blessés dans leur rang. Elle avait une heure auparavant, tiré des projectiles sur des soldats sur la Porte de Fatima à Kfar Kila. La résistance avait assuré avoir contraint deux drones Hermes 450 à battre en retraite à 14h15 et 16h00, en les visant par des missiles sol-air, au-dessus du secteur occidental et de Zahrani.
A 15h00, elle a fait état de tirs de barrages de roquettes sur quatre colonies : Yessud Haméala, Kidmat Tzvi, Rush Pina, et Hatzor HaGlilit.
La Résistance islamique avait revendiqué à 13h25 des barrages de roquettes sur Haïfa et Krayot (Vidéo ci-dessous). Elle a fait état dans son 25eme communiqué du bombardement du camp d’entrainement Adam pour les forces spéciales au sud-est de Tel Aviv à l’aide de roquettes spéciales sans préciser vers quelle heure.
En matinée, la résistance avait rapporté une série d’opérations, la plupart dans la localité d’al-Khiam où les forces de l’occupation tentent une infiltration depuis trois jours. Pendant que les raids israéliens contre cette localité et les autres avoisinantes se poursuivaient sans cesse. Les attaques ont repris dans l’après-midi, notamment dans la région Wata al-Khiam.
Dans la journée, l’armée d’occupation avait lancé un avertissement d’évacuation aux habitants de la ville de Baalbek et ses environs. S’en est suivi un important mouvement de déplacement des habitants, organisé par la police municipale. Plus tard, le ministère de la santé a rendu compte de 15 martyrs et 5 blessés dans un raid sur Sohmor, dans la Bekaa de l’ouest, et de 11 martyrs et 6 blessés dans un bilan premier sur les deux localités de Bednayel et Beit Salibi à l’ouest de la ville de Baalbek.
Trois autres raids ont été signalés contre trois voitures à Bchamoune, Arayya, et le rond-point Aley-Qmatiyeh où 2 hommes ont été tués. L’armée d’occupation a fait bombarder les maisons dans les villages limitrophes notamment à Dhahira et Houla. Le ministère de la Santé libanais a déploré 30 martyrs et 165 blessés dans les raids ennemis israéliens du mardi 29 octobre.
Infaillibilité du Hezbollah
Le Yediot Aharonot a rapporté dans son numéro, de mercredi « qu’après un mois de confrontation terrestre directe contre la Résistance islamique au Liban, cinq divisions militaires et une brigade de réserve n’ont toujours pas réussi à avancer et à établir une position militaire dans le sud du Liban. » Cela implique plus de 50.000 soldats. À titre de comparaison, ce nombre de soldats est trois fois supérieur à celui engagé dans la guerre de juillet 2006 contre le Hezbollah.
Malgré la puissance de feu de l’armée israélienne et son recours à l’aviation pour bombarder la Résistance libanaise, elle n’a pas réussi à occuper ne serait-ce qu’un seul village du sud du Liban. Elle se contente d’avancer de deux ou trois kilomètres puis elle bat en retraite. Cela met en évidence l’efficacité des tactiques intelligentes du Hezbollah.
Cette tactique de terrain repose sur le fait que ses experts suivent le cours de la guerre sur au moins plusieurs lignes de défense, fixes et mobiles, équipées de divers types de missiles qui tirent avec précision sur les blindés, les chars et les soldats.
En plus de cela vient la technologie de dissimulation du Hezbollah, car l’armée israélienne ne détecte souvent pas les sources de tir qui la surprennent et tous ses plans n’ont pas abouti jusqu’à présent, et l’armée de l’air israélienne n’est pas utile face aux forces cachées dans des zones géographiquement difficiles. Et en retour, l’armée recourt à des frappes contre les infrastructures et les civils.
« L’échec de l’armée israélienne à avancer est dû à la difficulté de dresser une carte précise de la position des forces de résistance libanaises, elle est plutôt surprise à chaque avancée par une terrible intensité de tir, malgré sa surveillance étroite par les renseignements israéliens. Ce qui augmente le danger de l’avancée, ce sont les petits drones que le Dôme de Fer est incapable de les détecter afin de protéger les soldats dans leur avancée », ajoute le journal israélien.
Jack Neria, colonel de réserve israélien, a déclaré à I24 News que « les combattants au Liban permettent à l’armée israélienne d’avancer en vue de l’attaquer et de lui tendre une embuscade. C’est le pire scénario pour les forces israéliennes, y compris les forces d’élite telles que Golani et les forces du commando l’armée israélienne ». Il a ajouté qu’ « en pratique, l’armée israélienne peut avancer vers le fleuve Litani dans le sud et infliger de lourdes pertes à la résistance libanaise, mais la facture des pertes israéliennes, notamment humaines, sera élevée et peut-être supérieure au total de toutes les guerres menées par les armées israéliennes ».