Les chars de l’occupation ont traversé Quneitra dans la zone tampon à la frontière palestino-syrienne et « ont avancé jusqu’à la périphérie de la campagne de Damas ».La chaîne libanaise Al-Mayadeen, a affirmé que « l’armée d’occupation a malheureusement occupé neuf villages syriens adjacents à la zone tampon ».Selon les informations rapportées, les chars israéliens « ont pris position dans la campagne au sud de Damas » à environ 20 kilomètres de la capitale syrienne et à trois kilomètres de la localité de Qatana.
B. Netanyahu avait déclaré lundi que le plateau du Golan syrien « ferait toujours partie intégrante d’Israël ». « Les hauteurs du Golan resteront pour toujours une partie intégrante d’Israël », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse. Les troupes d’occupation israéliennes ont occupé ce territoire en 1967. Après la guerre de 1973, les deux parties ont conclu un accord sur une trêve et la séparation des troupes. En 1974, des postes de maintien de la paix de l’Onu ont fait leur apparition sur le plateau du Golan. La zone tampon est située entre la ligne Alpha (côté palestinien) et la ligne Bravo (côté syrien).
Entre-temps, des soldats israéliens et américains sont entrés dans des bases militaires syriennes au nord de Damas. Selon les médias israéliens, des hélicoptères ont atterri dans les montagnes de Qalamoun, au nord de la capitale syrienne. Pour sa part, la chaîne qatarie Al-Arabi Al-Jadeed a fait état d’une série d’attaques puissantes de l’armée de l’air israélienne contre la région de la ville de Damas. « L’armée de l’air syrienne a été détruite au sol », a pour sa part indiqué un ministre israélien.
Toutes ces agressions jouissent du soutien des Etats-Unis. Deux sources citées par les médias israéliens ont rapporté que ces derniers jours, Israël avait informé l’administration américaine de ses opérations en Syrie, dont son intention de pénétrer dans la zone syrienne du Hermon et dans les zones tampons à l’intérieur même de la Syrie. L’administration américaine n’a exprimé « aucune opposition ni réserve quant à ces mesures ». Un responsable de l’administration américaine a commenté l’invasion israélienne en prétendant qu’Israël aurait informé les États-Unis qu’il s’agit « d’actions temporaires et tactiques pour protéger ses frontières ».
L’occupation israélienne a lancé lundi de massives opérations aéronavales contre la Syrie. Les médias israéliens ont rapporté que l’armée de l’air de l’occupation « a attaqué plus de 150 cibles militaires en Syrie, dans le cadre des efforts visant à détruire l’armée syrienne ». Selon le correspondant de la radio de l’armée d’occupation, des dizaines de cibles attaquées en Syrie sont des chars, des avions et des hélicoptères militaires de l’armée syrienne.
L’armée d’occupation israélienne a lancé les raids les plus massifs contre la Syrie depuis la guerre d’octobre 1973, selon les médias israéliens citant de sources de l’armée de l’air. Dans les détails, l’Observatoire de l’opposition syrienne basé à Londres a révélé des raids israéliens qui ont visé les entrepôts de l’armée syrienne à Al-Sumaria à Damas, en plus de la Corniche, d’Al-Mushairfa et de Ras Shamra dans la campagne de Lattaquié. L’Observatoire a souligné qu’« Israël a détruit tous les escadrons d’avions de guerre dans les aéroports, en plus des radars et des dépôts d’armes ».
Le correspondant d’Al-Manar a fait état lundi soir d’une agression israélienne visant le port de Lattaquié, sur la côte syrienne. Il a déclaré que l’armée d’occupation a ciblé la région de Barzeh, à proximité de Damas, en plus de l’aéroport d’hélicoptères dans la région d’Aqraba à Damas, et de l’aéroport de Qamichli, dans le nord-est de la Syrie.
Les chasseurs de l’occupation israélienne ont détruit des hélicoptères militaires à l’aéroport d’Aqraba, dans la campagne de Damas, et ont également ciblé les environs de la ville de Homs et la région de Chinchar au sud, rapporte la même source. L’occupation a également ciblé les centres de recherche scientifique dans les régions de Jamraya, Barzeh et Masyaf, dans la campagne syrienne de Hama, et visé le siège du Département de guerre électronique près d’Al-Bahdalia, adjacent à Sayyeda Zeinab (P) à Damas. Dans la région de Tartab de la ville de Qamichli, dans la campagne nord de Hassaké, l’armée d’occupation a lancé des raids contre le 54e régiment de l’armée syrienne.
Le correspondant d’Al-Manar a souligné que l’agression aérienne israélienne généralisée s’accompagne de progrès continus dans la zone occupée par Israël à Quneitra. Un responsable de la sécurité israélienne a révélé « qu’Israël a pris la décision de détruire les armes de l’armée syrienne à la suite de la chute du régime ». La Douzième chaîne israélienne a rapporté que « l’armée de l’air travaille à très grande échelle dans toute la Syrie afin de détruire ce qui reste de l’armée syrienne ». Canal 12 a ajouté que « c’est le moment approprié pour se débarrasser de toutes les capacités de l’armée syrienne, afin qu’elles ne tombent entre les mains de personne, et peu importe qui sera au pouvoir plus tard ». Kan TV a cité un responsable israélien confirmant que « l’objectif d’Israël est de détruire tout l’équipement de l’armée syrienne, des chars aux missiles ».
A signaler que pas moins de cinquante-quatre soldats syriens qui avaient pris la fuite pendant l’offensive des rebelles ont été exécutés par le groupe jihadiste État islamique (EI) dans le désert du centre du pays, a indiqué mardi L’OSDH. Les 54 soldats ont été arrêtés dans le désert de la province de Homs (centre) par les jihadistes de Daech pendant qu’ils « fuyaient (…) lors de la chute du régime de Bachar al-Assad », a indiqué l’OSDH, précisant que Daech les avaient ensuite exécutés.
Réaction du Hezbollah
A Beyrouth, le Hezbollah a publié, lundi soir, un communiqué dans lequel il a déclaré que « les crimes prolongés commis par l’ennemi sioniste sur le territoire syrien, que ce soit en occupant davantage de terres sur le plateau du Golan ou en frappant et en détruisant les capacités défensives de l’État syrien, représentent une agression et une violation flagrante de la souveraineté de l’État et du peuple syrien, et constituent une nouvelle déstabilisation de ce pays frère ».
« Cette occupation agressive des terres syriennes s’accompagne de l’agression continue de l’armée sioniste contre le Liban et de ses violations et agressions quotidiennes contre Gaza, qui place les peuples face à un danger imminent qui confirme l’unité du chemin des peuples et de la nécessité de rejeter et de faire face à cette agression », a-t-il ajouté.
« Tout en condamnant ces agressions, nous mettons en garde contre les conséquences de leur poursuite. Nous appelons également le monde, en particulier les mondes arabe et islamique, à adopter des positions strictes contre ces crimes et à exercer des pressions dans tous les domaines politiques et juridiques afin d’arrêter cette série d’agressions car toutes les justifications prétendues par l’ennemi sont dénuées de tout fondement », a encore spécifié le Hezbollah. Tout en soulignant que « toutes les tentatives faites par l’ennemi pour contrôler de nouvelles terres syriennes ne peuvent établir aucun type de droits, car tout cela ne peut être qualifié que d’occupation continue de la région du Golan depuis 1967. »
Le Hezbollah a conclu en réitérant sa « position aux côtés de la Syrie et de son peuple, et nous soulignons la nécessité de préserver l’unité de la terre et du peuple syriens ».
Le jour même, à Damas, Mohammed el-Bachir a été nommé à la tête du gouvernement de transition. À la suite d’une réunion conjointe entre l’ancien Conseil des ministres de Bachar el-Assad et le gouvernement de salut syrien, M. el-Bachir a déclaré qu’il gérerait les questions de gouvernance durant cette période transitoire prévue jusqu’au 1er mars 2025. « La réunion s’est concentrée sur le transfert du gouvernement du régime déchu au gouvernement intérimaire syrien. […] Il supervisera les questions de gouvernance pendant la période de transition, qui pourrait se terminer le 1er mars. Nous avons été chargés de gérer les affaires du gouvernement syrien jusqu’au 1er mars 2025 », a déclaré M. el-Bachir à l’issue d’une réunion conjointe du Conseil des ministres, et du gouvernement dit de salut syrien (administration locale et de facto gouvernement des territoires contrôlés par le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham à Idleb formée en 2017). Le 27 novembre, des formations du groupe terroriste HTC et leurs alliés ont lancé une vaste offensive contre les positions des forces gouvernementales. Dans la soirée du 7 décembre, plusieurs grandes villes, notamment Alep, Hama, Deir ez-Zor, Deraa et Homs, sont tombées entre leurs mains. Le 8 décembre, les jihadistes syriens sont entrés à Damas et les unités de l’armée ont quitté la ville. Mohammad Ghazi al-Jalali, chef du gouvernement, avait exprimé sa volonté de transférer le pouvoir par des moyens pacifiques et d’organiser des élections dans le pays.