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L’Amérique et la marocanité du Sahara : Ce que suggère la carte établie par le Bureau de la GGI

Le State Magazine a récemment publié la nouvelle carte du monde des installations et des zones de juridiction du Département d’Etat américain, (avril 2021) éditée par le Bureau de la géographie et des problèmes mondiaux (GGI). La carte adoptée présente le Maroc dans ses provinces sahariennes pleines et entières. Mais rien n’est plus rassurant qu’une position clairement énoncée par Washington. En lieu et place du flou actuel…

A l’heure où les prises de position de l’administration Biden restent marquées par un flou certain sur le dossier saharien, alors que l’administration Trump avait franchement reconnu la marocanité du Sahara dans le cadre d’un deal scellant la normalisation entre Rabat et Tel-Aviv, les observateurs marocains s’accrochent à l’interprétation du moindre signe en provenance de l’outre-Atlantique pour affirmer que Washington n’a pas renié ses engagements d’hier. Il en va ainsi de la nouvelle carte produite par le Bureau de la GGI, laquelle consacre la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes, en ne reproduisant ni pointillés, ni coloration différente. Mais est-ce pour autant suffisant pour dire sans risque de se tromper que les USA avalisent la récupération par le Royaume de ses provinces sahariennes ?
S’il est certain que la symbolique des cartes est importante, et à ce niveau-là force est de rappeler que l’ambassadeur américain accrédité à Rabat avait immortalisé une scène dans laquelle il offrait au Souverain la carte du Maroc telle qu’elle est officiellement adoptée par le Royaume et portant sa « griffe », il n’en reste pas moins qu’Antony Blinken, actuel chef du département d’Etat US, est loin d’être aussi direct que son prédécesseur Mike Pompeo. Ce dernier ne s’embarrassait pas de scrupules pour affirmer haut et fort la position tranchée de l’administration Trump sur la marocanité du Sahara. Et ce qui court pour le chef de la diplomatie US court aussi pour l’actuel locataire de la Maison Blanche. A l’orée de l’année en cours, les recommandations de J. Biden en matière de soutien militaire américain au Maroc conditionnent toute aide à l’aval du Congrès… A charge pour le ministre US de la Défense de justifier la pertinence de tout contrat aux intérêts américains.
Les Marocains devraient se faire une raison en lisant mieux dans la politique marocaine de Washington. Car il ne suffit pas d’exhumer l’épaisseur de « l’alliance stratégique » liant les deux pays et de se gargariser des « relations historiques » pour que la réalité change d’un iota. Pour l’Oncle Sam, seuls ses intérêts sont pris en compte et justifient ses choix politico-diplomatiques, comme militaires. Le départ d’Afghanistan doit donner à réfléchir aux uns et aux autres. En tout cas, l’Espagne qui fait partie des alliés traditionnels de l’Amérique, les USA chapeautant l’OTAN dont Madrid fait partie intégrante, se rend à l’évidence en voyant les éléments de l’AFRICOM quitter la péninsule ibérique pour l’Italie : Washington joue et déplace ses pions en fonction de ses intérêts géostratégiques. De ce côté-ci de l’Atlantique, il est utile de ne plus se bercer d’illusions en allant jusqu’à croiser les doigts pour voir les GI’S disposer d’une base au Maroc…

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