Acrimed révèle que nombre de médias, dont« BFMTV » et « Paris Match », adoptent une couverture partielle et souvent déséquilibrée du conflit. Dans une revue de presse du 4 octobre, Elvis Bruneaux souligne une représentation des événements qui minimise les violences subies par les Palestiniens. Acrimed dénonce ainsi « l’invisibilisation délibérée des souffrances palestiniennes », qui contribue à « une perception tronquée de la réalité du conflit ».
La tendance à favoriser Israël dans les récits médiatiques est une autre constante relevée par Acrimed. Dans l’analyse d’Olivier Poche du 27 septembre 2024, la question de qualifier Israël de « terroriste » est évitée par « France Info ». Il montre que ce choix éditorial illustre une volonté de ne pas aborder des termes polémiques, limitant ainsi la portée des débats sur les actions israéliennes. Selon Acrimed, cette prudence éditoriale révèle « une tendance à éviter toute remise en question de la politique israélienne ».
Un événement marquant est la fermeture d’Al Jazeera en Cisjordanie occupée, qui est passée presque inaperçue dans les médias français, comme le souligne Pauline Perrenot dans un article du 1ᵉʳ octobre 2024. Elle pointe l’absence de couverture médiatique sur cette situation, contribuant à l’effacement de la cause palestinienne dans l’opinion publique française. Acrimed constate que « ce silence médiatique est symptomatique d’une volonté de ne pas heurter certaines sensibilités politiques ».
L’invisibilisation n’est pas seulement un problème de traitement des faits, mais aussi des voix critiques. Dans son article du 30 mai 2024, Pauline Perrenot dénonce la criminalisation des activistes propalestiniens et la marginalisation des débats critiques concernant la politique israélienne. Acrimed souligne que « les voix dissonantes, en particulier celles défendant les droits des Palestiniens, sont systématiquement marginalisées dans le discours médiatique dominant ».
Cette tendance est également dénoncée par des étudiants en journalisme, qui, dans une lettre ouverte publiée le 4 juin, réclament un traitement plus équilibré du conflit israélo-palestinien. Ils soulignent le manque de diversité des points de vue et déplorent que la déshumanisation des Palestiniens soit renforcée par la couverture médiatique actuelle. Acrimed relaie leur appel pour « une couverture médiatique plus juste et plus respectueuse des réalités des deux camps ».
Lors des bombardements israéliens à Rafah en juin 2024, la couverture des journaux télévisés a tenté de justifier les victimes civiles palestiniennes en plaidant « l’erreur », comme le souligne Célia Chirol dans son analyse du 17 juin 2024. Cette attitude des JT montre une tendance à minimiser la responsabilité israélienne dans les violences commises contre les populations civiles palestiniennes. Pour Acrimed, ces justifications reflètent « un traitement inégal des victimes du conflit ».
Le 31 mai, un article collectif de Florent Michaux, Nils Solari et Pauline Perrenot dénonce l’acharnement médiatique contre l’activiste Rima Hassan, alors candidate La France Insoumise à la députation européenne. Les auteurs notent que cette dernière est victime de « calomnies répétées ». Cet exemple s’inscrit dans une tendance plus large de criminalisation des mouvements propalestiniens en France, souvent accusés à tort d’« apologie du terrorisme ». Acrimed déplore « l’instrumentalisation de l’accusation de terrorisme pour délégitimer toute forme de solidarité avec la cause palestinienne ».
Dans un article du 22 février 2024 signé Julien Deroni, Acrimed analyse l’invisibilisation de Gaza dans la couverture des médias français après les événements du 7 octobre. Cette invisibilisation, combinée à la déshumanisation des Palestiniens, contribue à construire une opinion publique où les souffrances de la population palestinienne sont occultées, voire ignorées. Acrimed alerte sur le fait que « cette couverture médiatique partielle renforce les préjugés et empêche une compréhension équilibrée du conflit ».