Les participants à la réunion du Comité de liaison ministériel arabe avec la Syrie, tenue au Caire, comprenant le ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mekdad, en plus des ministres des Affaires étrangères de l’Égypte, de la Jordanie, de l’Arabie saoudite, de l’Iraq et du Liban et le secrétaire général de la Ligue des États arabes, ont confirmé dans le discours de clôture de la réunion que « la seule solution à la crise syrienne est politique ».
Dans la déclaration, les participants ont souligné la mise en place de conditions appropriées pour le retour des réfugiés syriens. La déclaration a souligné l’importance de « renforcer la coopération entre le gouvernement syrien et les pays accueillant des réfugiés, d’organiser et de faciliter le retour volontaire et sûr des réfugiés, et de mettre fin à leurs souffrances ». Ils se sont également félicités de « l’annonce par le gouvernement syrien et les Nations unies qu’un accord avait été conclu sur l’acheminement de l’aide humanitaire ».
La déclaration a mis l’accent sur l’importance « d’intensifier le travail avec la communauté internationale et les Nations Unies pour accélérer la mise en œuvre des projets de reconstruction rapide ».
Les participants à la réunion ont également souligné la nécessité de soutenir les efforts de lutte contre le terrorisme en Syrie et de soutenir l’état syrien et ses institutions dans leurs efforts légitimes pour préserver la souveraineté et la sécurité du pays et mettre fin à la présence de groupes terroristes sur le territoire syrien ».
Dans la déclaration, ils ont exigé la sortie de toutes les forces étrangères illégales, conformément aux dispositions du droit international et à la Charte des Nations Unies, et pour préserver la sécurité de la Syrie et de la région.
Les participants ont convenu de tenir la prochaine réunion du Comité de liaison ministériel arabe avec le ministre des Affaires étrangères et des expatriés de la République arabe syrienne, dans la capitale irakienne, Bagdad, et de former un groupe de contact d’experts, pour suivre et préparer la prochaine réunion.
Sameh Shoukry a confirmé de la réunion qu’il a eu avec son vis-à-vis syrien la volonté du Comité de liaison ministériel arabe d’accomplir ses tâches, d’aider à résoudre la crise syrienne.
A signaler qu’Ankara n’a pas tardé à réagir aux propos de Bachar al-Assad sur un retrait impératif des forces turques pour initier une normalisation des relations bilatérales. Ainsi, Yasar Guler, ministre turc de la Défense, a rejeté la demande syrienne. « La Turquie veut sincèrement la paix mais nous avons aussi des sensibilités. Il est impensable pour nous de nous retirer sans assurer la sécurité de nos frontières et de notre peuple », a-t-il déclaré à la télévision nationale il y a quelques jours.
Lors d’une interview accordée à la chaîne émiratie Sky News Arabia le 9 août, le président syrien avait affirmé que son pays n’entretiendrait pas de liens avec Ankara dans ces conditions, rejetant l’idée d’une rencontre avec son homologue turc. « L’objectif d’Erdogan en me rencontrant est de légitimer l’occupation turque en Syrie. Pourquoi devrais-je rencontrer Erdogan ? Pour boire des sodas ? », avait-il ironisé.
« L’étape la plus importante pour parvenir à la paix en Syrie est la rédaction d’une nouvelle constitution et son acceptation par le peuple [syrien] », a de son côté fait valoir Y. Guler.
Depuis le début de la guerre en Syrie, Ankara a pris fait et cause pour la rébellion sunnite syrienne. D’un appui diplomatique en accueillant les cadres de l’Armée syrienne libre (ASL) et de l’opposition civile, la Turquie est accusée par Damas d’avoir introduit des djihadistes étrangers sur le territoire syrien.
Prétextant la menace de l’irrédentisme kurde, l’armée turque a lancé quatre opérations militaires dans le nord de la Syrie de 2016 à 2020. Malgré la volonté d’Ankara de renouer avec Damas en rencontrant des officiels syriens par l’intermédiaire de Moscou, la Turquie reste présente dans le nord du pays et entretient des relations officieuses avec plusieurs groupes islamistes.