La défense de l’ancien secrétaire général du PAM a exigé 10 MDH de « dommages » au journaliste et a demandé un audit des « entrées fiscales » des épisodes consacrés par le site Badil Info au ministre de la Justice. Elle a également demandé à ce que les sommes récoltées, une fois calculées et converties en dirhams, soient versées à des associations et institutions caritatives. De son côté, le représentant du ministère public a demandé la condamnation du journaliste à une peine de prison ferme.
A. Ouahbi avait saisi la justice suite aux déclarations de H. El Mahdaoui sur une éventuelle « connexion » entre le PAM, dont le ministre a assuré la présidence avant son remplacement par un triumvirat, et l’affaire « Escobar du Sahara ». En janvier 2024, le bureau politique de la formation qui meuble la majorité aux affaires avait condamné, dans un communiqué, les tentatives de « nuire à l’image du parti, à ses dirigeants et à ses militants », via ce qu’il a taxé d’« instrumentalisation » du dossier baptisé dans la presse « Escobar du Sahara », en cours d’examen par la justice. Depuis lors, une sourdine a été faite sur ce dossier pour le moins brumeux.
A rappeler que l’activiste Mohamed Réda Taoujni, journaliste dans une autre vie, a été également poursuivi en justice au terme d’une plainte du ministre de la Justice dans le cadre de la même affaire. L’animateur de la chaine YouTube Maghrebtimes avait été condamné en appel à Agadir, capitale du Souss dans laquelle il s’active, à deux ans de prison ferme et 30 000 dirhams d’amende. Avant d’être gracié par le Roi à l’occasion de la fête du Trône, au même titre que trois autres journalistes (Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raissouni), outre d’autres activistes connus pour distiller leurs critiques sur les réseaux sociaux.
Pour l’heure, il est clair que les poursuites engagées contre le confrère H. El Mahdaoui cherchent à faire taire cette voix dissonante. Le syndicat national de la presse (SNPM) ne s’est pas manifesté à l’occasion alors que l’affaire met en jeu la liberté de la presse. Nul besoin de parler des autres associations professionnelles, ni du Conseil national de la presse qui, pour l’heure, restent inaudibles !