Après trois reports, le procès d’O. Sonko s’est finalement tenu en son absence. Les avocats du ministre du Tourisme qualifient le jugement de « victoire ». Et c’est aussi une « décision mesurée », un « verdict d’apaisement », estime Me Pierre Olivier Sur, car O. Sonko « n’est pas privé de ses droits civils et politiques », et il peut « rester dans le débat politique ». La condamnation ne l’empêche donc pas d’être candidat à la présidentielle, ce que confirme un avocat de la défense.
Des avocats de l’opposant avaient quitté la salle d’audience avant le jugement en dénonçant, notamment, une violation des droits de la défense, avec la suspension d’un des leurs par l’ordre des avocats et le refoulement de Me Juan Branco, avocat français, à l’aéroport de Dakar. Aucun motif officiel n’a été avancé pour étayer cette décision.
Le jugement a été rendu dans un tribunal et une capitale placée sous haute sécurité. Dakar a tourné au ralenti, avec commerces et écoles fermées, transports suspendus, ou encore interdiction de circuler pour les motos par crainte de troubles. Une autre procédure judiciaire vise O. Sonko pour des accusations de viols. Aucune date n’a été fixée pour un procès dans ce dossier.