En attendant, des sanctions ont été prises contre un haut gradé de l’armée israélienne. Après l’avoir vu dans les médias, les députés de la commission de la défense et des affaires étrangères de la Knesset l’ont finalement entendu directement des responsables de l’armée : c’est l’aviation et le renseignement militaire qui sont les plus touchés par la fronde des réservistes qui refusent désormais de se porter volontaire pour des périodes de service actif. Cette fronde est consécutive à la réforme judiciaire voulue par Benyamin Netanyahu et au vote de l’une de ses mesures clé au Parlement israélien.
À ce stade, affirment ses chefs, l’armée israélienne est toujours en mesure de faire face aux principaux défis sécuritaires. Mais si la tendance actuelle se poursuit, la situation pourrait rapidement dégénérer, indiquent ils encore. Un plan pour retenir les réservistes les plus expérimentés, notamment des pilotes de chasse, qui sont essentiels, à leurs dires, à la préparation de l’armée, a été présenté à cette occasion.
En attendant, face aux attaques dont il fait l’objet de la part de l’aile droite de la coalition, le chef d’état-major israélien a décidé de la mise à pied du numéro 2 de la marine nationale. Il s’agit d’un amiral de réserve qui refuse de servir en raison de la réforme du système judiciaire.
Le mot est sur toutes les lèvres : l’« impréparation » de l’armée israélienne face aux menaces sécuritaires à la suite de la fronde des réservistes. Plus de 10 000 d’entre eux ont déclaré ne plus vouloir se porter volontaires en raison du projet de réforme du système judiciaire.
Un phénomène dénoncé par des ministres et députés qui reprochent aux responsables militaires de ne pas avoir trouvé de solution. Résultat immédiat : des relations tendues entre l’exécutif israélien et les responsables militaires. Plus directement, entre le Premier ministre et le chef d’état-major de l’armée, le général Herzi Halevi. Les attaques contre ce dernier se multiplient. Yaïr Netanyahu, le fils du Premier ministre connu pour dicter le ton, a partagé un tweet attaquant frontalement le général.
Selon le quotidien de gauche Haaretz, B. Netanyahu menace constamment les chefs de l’armée pour dissimuler la vérité sur la situation sécuritaire. Selon d’autres médias, cela pourrait provoquer une véritable explosion au sein même du gouvernement, notamment avec Yoav Gallant, ministre de la Défense, suspendu en mars dernier pour avoir demandé une pause dans l’application de la réforme de la justice. Un limogeage jamais acté.
Une situation exploitée par le chef du Hezbollah. Hassan Nasrallah affirme qu’en cas de guerre, Israël retournera « à l’âge de pierres ». Exactement les termes utilisés par les Israéliens il y a quelques jours en ce qui concerne l’avenir du Liban.