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La France met Syracuse 4 en orbite : Un satellite qui signe une performance technico-militaire

La fusée Ariane 5 a décollé de Kourou, en Guyane, en emportant le Syracuse A4. Ce satellite de dernière génération permettra aux armées françaises déployées partout dans le monde de communiquer à haut débit et en toute sécurité depuis des relais au sol, aériens, marins et sous-marin. La mission s'est achevée avec succès un peu plus d'une demi-heure après le tir.

La grande nouveauté de Syracuse 4A est de pouvoir observer les satellites espions, appelés aussi butineurs, que les États-Unis, la Russie ou la Chine peuvent mettre en orbite. « Moins d’une heure avant le lancement de Syracuse 4A, la Chine a lancé un satellite butineur », indique d’ailleurs Stefan Barensky, rédacteur en chef de la revue Aerospatium. Ce nouveau satellite ne pourra pas couvrir la planète à lui seul. « Pour couvrir toute la planète, vous avez besoin d’au moins trois satellites, précise S. Barensky. Mais en principe on n’a pas besoin de couvrir toute la planète. On a besoin de couvrir les endroits où il y a des intérêts français. »
La France, qui dispose d’espaces maritimes souverains sur toutes les mers du globe, ne peut se passer d’une assise technologique puissante. Ultime performance, Syracuse A4 est protégé contre les impulsions électro-magnétiques qui résulteraient d’une explosion nucléaire.
Le programme Syracuse représente un investissement total de quelque 4 milliards d’euros. Il permet à la France de rester dans le peloton de tête et confirme que Paris participe bien à la course aux armements. Le lancement de Syracuse A4 est le dernier exemple de ces tensions géopolitiques qui s’exportent désormais jusque dans l’espace.
Il intervient également peu après l’échec du contrat des sous-marins avec l’Australie qui a fragilisé d’autant la puissance française en Indo-Pacifique. Le satellite S4 redonne une fierté à la bête blessée.
« D’une certaine manière, ce lancement qui était prévu en vérité de longue date vient à point nommé rappeler que la France a non seulement la capacité à construire ces sous-marins, mais aussi a la capacité à les soutenir, commente Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Et il y a très peu de pays aujourd’hui qui soient vraiment en mesure de le faire. On assure en arrière-plan la crédibilité de la dissuasion nucléaire puisque ces satellites sont censés pouvoir se connecter à tous les porteurs d’armes là où ils se trouvent. »
Prochaine étape, la mise sur orbite de petits satellites patrouilleurs contre les satellites espions. Un programme baptisé Yoda prévu d’ici à 2030.

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