«L’UE est passée d’une plate-forme économique constructive, telle qu’elle a été créée, à un acteur agressif et belliqueux qui affiche déjà ses ambitions bien au-delà du continent européen», a déclaré S. Lavrov lors d’une conférence de presse depuis Douchanbé, au Tadjikistan. À ce titre, il a jugé que «le désir de Kiev de devenir membre de l’Union européenne n’est pas anodin».
Plus largement, il a accusé les Européens de se précipiter «exactement sur la voie que l’OTAN a déjà tracée, confirmant ainsi la tendance à la fusion avec l’Alliance nord-atlantique et serviront, en fait, d’«appendice» à l’OTAN, a ajouté le chef de la diplomatie russe. Lequel n’a pas manqué de dénoncer des propos tenus par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui s’est rendue en Inde fin avril pour une visite destinée à renforcer les liens stratégiques avec ce pays qui affiche sa neutralité face au conflit. «L’issue de la guerre (en Ukraine) ne déterminera pas seulement l’avenir de l’Europe, mais elle affectera profondément aussi la région Indo-Pacifique», avait-elle déclaré.
Moscou considère l’Alliance atlantique, son vieil ennemi de la Guerre froide, comme une menace existentielle et a notamment justifié son offensive en Ukraine par les ambitions atlantistes de Kiev et le soutien politique et militaire occidental dont l’Ukraine a pu bénéficier.
La Russie multiplie également les coups de représailles contre l’Union européenne, qui a imposé une volée de sanctions sans précédent à Moscou et affiche son soutien à l’Ukraine.