Ce que les Marocains ignorent de l’activité de COPAG, coopérative nichée à Taroudant, c’est bel et bien celle de l’écrémage systématique de ses ressources humaines. Pas question pour les salariés de l’entreprise de se lancer dans le pari risqué de constitution du moindre bureau syndical. Tout cela, une poignée de salariés de l’antenne COPAG d’El-Jadida l’ont éprouvé lorsqu’ils ont voulu intégrer la Fédération nationale des travailleurs agricoles UMT.
Depuis septembre dernier, ils ont été jetés à la rue sans la moindre indemnisation alors que parmi eux figurent des travailleurs qui ont passé 19 ans au service de la COPAG. Devant une telle injustice, ils n’ont eu d’autre choix que de squatter les abords de l’unité de production de Taroudant où ce « groupe des neuf » observe une grève de la faim. D’après les grévistes, leurs familles (femmes et enfants) les rejoindront à Taroudant pour réclamer justice. Le dossier conflictuel risque de prendre une tournure dramatique.
Les autorités compétentes devraient faire entendre raison à cette Coopérative, née dans un esprit solidaire avec les fellahs de la région. Une œuvre pour laquelle ses promoteurs ont été loués… Sauf que cet élan-là semble avoir été brisé avec le poids pris par l’entreprise. COPAG compte près de 10.000 salariés privés d’un des droits sociaux les plus fondamentaux, l’affiliation syndicale en l’occurrence. Les tentatives menées depuis 2009 et par la suite en 2016 pour mettre en place un bureau syndical ont été avortées par les louvoiements de la direction de l’entreprise. Aujourd’hui encore, le Top management menace tous ceux qui sont tentés par l’aventure syndicale. L’UMT devrait aussi réagir face à cette injustice, au même titre que les autres syndicats qui pleurent la désyndicalisation en marche dans le pays !