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La consommation des ménages en temps de pandémie : Seuls 3 ménages sur 10 ont gardé le même train de vie !

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Un ménage sur deux a réduit ses dépenses pour des produits alimentaires de base pendant le confinement dû à la pandémie covid-19. Les familles ont baissé leur consommation en viandes rouges, poissons et fruits.

Les effets de la pandémie sur les dépenses alimentaires, observés pendant le confinement sanitaire, ont porté sur 10 produits considérés comme de base pour les ménages marocains, selon le Haut-Commissariat au plan (HCP). Il s’agit de la farine et céréales, légumes, fruits, légumineuses, viandes rouges, viandes blanches, poissons, lait et produits laitiers, huiles et sucre.

Dans le détail, plus de 3 ménages sur 10 (31,2 %) ont réduit leurs dépenses allouées aux fruits et plus d’un ménage sur 4 aux viandes rouges (28,3 %) et au poisson (27,8 %). Et 20,8 % des ménages ont vu leurs dépenses en achats de viandes blanches baisser, 19,5 % celles des légumes, 18,7 % de la farine et des céréales et 16,4 % des légumineuses.

Mais cette baisse n’a pas concerné toutes les catégories de produits alimentaires. Les familles marocaines n’ont pas tellement baissé leur consommation de lait et produits laitiers, d’huiles et de sucre. Ainsi, la réduction des dépenses a été moins consistante pour le lait et les produits laitiers (13,1 %), pour les huiles (9,2 %) et pour le sucre (8,2 %).

Seuls 3 ménages sur 10 ont gardé le même train de vie pendant le confinement. Les résultats de l’enquête font ressortir que 30 % ont gardé le même niveau de dépenses pour l’ensemble des 10 produits alimentaires précités. Les baisses les plus fortes ont été enregistrées parmi les 20 % des ménages les plus pauvres, parmi lesquels 40,4 % ont déclaré avoir réduit leurs dépenses d’acquisition des fruits, contre 15,5 % parmi les 20 % les plus aisés.

Pour les autres produits alimentaires, ces proportions sont de 32,8 % contre 22 % pour les viandes rouges, de 32,2 % contre 20,5 % pour les poissons, de 28,8 % contre 10,8 % pour les viandes blanches, de 27,6 % contre 7,7 % pour les farines et céréales, de 27,3 % contre 9,4 % pour les légumes, de 25,3 % contre 9 % pour les légumineuses et, enfin, de 18,4 % contre 8,8 % pour le lait et produits laitiers.

Entre citadins et ruraux, ce sont les habitants des villes qui ont opéré de sombres coupes dans le budget réservé à la nourriture. Par catégories d’aliments, l’écart est moins important entre les citadins et les ruraux quand il s’agit de viande rouge ou de poisson, avec respectivement 30,7 % et 27,2 % des ménages à avoir réduit leurs dépenses en viande rouge, et 30,5 % et 26,6 % pour le poisson. Par contre, l’écart est plus probant sur une majorité de produits alimentaires tels que les fruits où les ruraux ont semblé ne pas économiser autant que les citadins avec une réduction de 36,4 % pour les citadins contre 28,9 % pour les ruraux.

Même écart important au niveau des viandes blanches, 24,3 % de réduction en mille urbain contre 19,2 % en milieu rural, 25,2 % pour les légumes contre 16,9 %, 23,1 % pour les farines et céréales contre 16,7 %, et 20,5 % pour les légumineuses contre 14,5 %.

Liens sociaux distendus

Une autre note de la même institution sur les « rapports sociaux intrafamiliaux – situation par rapport à l’avant-pandémie », fait état d’un chamboulement de la vie sociale.  Elle souligne que « la fréquence d’échange des visites et des rencontres avec les membres de la famille et les amis est en moyenne d’une seule fois par mois pour 38% des marocains, de 2 à 3 fois par mois pour 43%. Ces échanges sont plus fréquents (plus de 2 fois par mois) pour 18%, 17% pour les citadins et 21% pour les ruraux ».

La note relève que « près de la moitié des marocains (47%) rencontrent leurs familles et amis autant de fois qu’avant la pandémie, 28% le font moins régulièrement, 2% plus de fois et 7% ne le font plus ».  Et révèle en outre que 14% ne rencontraient pas leurs familles et amis avant la pandémie et continuent de ne pas le faire, de même que le temps moyen d’utilisation des Smartphones, des tablettes ou ordinateurs pour la communication, la socialisation et les loisirs à travers les réseaux sociaux est de 48 min, 54 min pour les hommes et 42 min pour les femmes, 1H pour les citadins et 26 min pour les ruraux.

Ce temps est plus long pour les personnes ayant le niveau des études supérieures (1H 35 min contre 17 min pour les sans niveau scolaire), pour les étudiants (1H 45 min contre 50 min pour les actifs occupés et 37 min pour les femmes au foyer), les jeunes de 15 à 24 ans (1H 31 min contre 36 min pour les personnes âgées de 45 à 59 ans), fait noter le HCP, qui souligne qu’en comparaison avec l’avant pandémie, 88% des utilisateurs de ces moyens à des fins de socialisation s’en servent autant qu’avant la pandémie, 5,5% les utilisent plus, 4,8% moins et 1,7% ne l’utilisaient pas auparavant.

Par ailleurs, est-il indiqué, les soins apportés aux personnes âgées et/ou dépendantes du ménage, exercés par 10% des femmes et 6% des hommes, durent en moyenne 04 min par jour, 06 min pour les femmes et 02 min pour les hommes. Ce temps est de 09 min pour les femmes célibataires, contre 03 min pour les hommes célibataires, et de 09 min pour les femmes divorcées, contre 06 min pour les hommes divorcés.

Le temps moyen consacré aux soins fournis aux personnes âgées ou dépendantes est resté pratiquement identique à celui consacré habituellement à ces activités lors de la période d’avant pandémie pour 85% parmi les personnes qui exercent ces travaux. Ce temps a, toutefois, augmenté, pour 5,3% des personnes, et a diminué, pour 4,7%, alors que 5% n’exerçaient pas ces tâches avant la pandémie de la Covid-19.

Dans le cadre de son programme de suivi et d’évaluation des implications socio-économiques de la pandémie Covid-19, le HCP présente l’évolution des rapports sociaux Homme-Femme en termes d’emploi du temps dans toutes ses dimensions, notamment, le temps consacré à chaque type d’activités (rémunérées ou non rémunérées, loisirs, sociabilité, etc), le partage des tâches domestiques (travaux ménagers, soins apportés aux enfants, etc) et le mode de pratique, à distance, en présentiel, ou hybride, de travail, d’étude et de sociabilité.

Cette thématique a été abordée, parmi d’autres, lors du troisième panel réalisé par le HCP du 11 octobre 2021 au 10 février 2022 avec l’appui du système des Nations Unies au Maroc. Ce panel, réalisé auprès d’un échantillon de 12.000 ménages, vise à appréhender les effets de la pandémie sur les inégalités socio-économiques, le comportement de résilience des ménages à en faire face et les perceptions des citoyens de l’évolution de leur vécu.

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